Justice | | 18/07
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Seine-Saint-Denis : 5 ans de prison requis contre un ex-membre du “gang des barbares”

Seine-Saint-Denis : 5 ans de prison requis contre un ex-membre du “gang des barbares” © CH

Une peine de cinq ans de prison a été requise mercredi à Bobigny à l’encontre de Jean-Christophe Soumbou, ancien membre du “gang des barbares”, et un autre homme, accusés d’avoir violenté et séquestré un jeune homme en 2023.


Le 24 septembre 2023, à 1h45, un jeune homme pousse la porte du commissariat d’Aulnay-sous-Bois et dit avoir été roué de coups par trois hommes, emmené dans une voiture pour un trajet traversant la Seine-Saint-Denis en passant par la Seine-et-Marne, et avoir été séquestré dans un appartement où de l’argent lui a été réclamé. D’après lui, l’ensemble des faits a duré 4 heures.

Les investigations, basées sur sa description des suspects, la géolocalisation des véhicules, la vidéosurveillance et la téléphonie, mènent à l’interpellation de deux hommes, dont Jean-Christophe Soumbou, connu pour être l’un des membres du “gang des barbares”. En 2010, il a été condamné en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour sa participation au meurtre d’Ilan Halimi, torturé et tué en 2006. Il a fini de purger sa peine – qui prenait en compte ses quatre années de détention provisoire – en 2020. “J’ai séquestré personne, j’ai violenté personne”, a affirmé M. Soumbou. “Mon passé, c’est mon passé, j’ai effectué ma peine, j’ai compris (…) Je fais tout pour esquiver les problèmes mais des fois les problèmes viennent à moi”, a-t-il ajouté, assurant ne pas comprendre sa présence dans le box.

À ses côtés, Mustapha K., également prévenu, a été interpellé alors qu’il avait le statut d’évadé après n’être jamais rentré de permission.

D’après son récit, le soir des faits, il surprend le jeune homme en pleine dispute avec une femme. Craignant des violences conjugales, il le prend à partie. Une bagarre s’ensuit. “C’était dans un esprit de le calmer”, raconte le prévenu. Une fois les coups finis, ils se seraient d’après lui mis à discuter et auraient fait un tour en voiture.

Présent à l’audience, la victime, détenue dans une autre affaire, a quasi entièrement dédouané les prévenus. “J’ai menti”, répète-t-il dans un débit saccadé, après s’être excusé auprès des prévenus.
“Je me suis battu, j’ai jamais été séquestré, c’est pas vrai”, assure le jeune homme.

Peur de maintenir ses accusations ?

Ses explications n’ont pas convaincu le procureur. “Il essaie de se rétracter le plus possible. Il a peur, ça se voit”, a déclaré le magistrat, soulignant que “les constatations médicales ne sont pas compatibles avec une petite bagarre”. Dans des photos montrées au tribunal, il apparaît avec les yeux violacés et le visage déformé. Le procureur a estimé qu’il n’y avait “aucun doute que ces deux-là sont coupables d’enlèvement et séquestration” et requis à leur encontre cinq ans d’emprisonnement.

La décision a été mise en délibéré au 19 septembre. Le délai pour le maintien en détention étant dépassé, Jean-Christophe Soumbou a été libéré sous contrôle judiciaire.

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