“Monsieur finances” de la Seine-Saint-Denis depuis 2012, Daniel Guiraud figure au 15ème rang sur la liste du PS et de Place publique, seul socialiste du département. L’ex-maire des Lilas, 65 ans, a été de toutes les campagnes à l’exception des Européennes. Une première qu’il aborde avec enthousiasme, convaincu d’un certain retour en grâce de la gauche socialiste.
Pour le 1er vice-président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, “le PS tient peut-être avec ce scrutin l’opportunité pour inverser le rapport de force“. Au parlement européen, mais aussi en France. “On ressent dans les marchés, dans la manière avec laquelle on nous aborde qu’il se passe quelque chose. C’est une dynamique que l’on n’avait pas observée depuis 2012 et l’élection de François Hollande“, confie Daniel Guiraud qui reconnaît que ce mandat présidentiel avait entrainé “beaucoup de déceptions“. Depuis, toutefois, d’autres élus ont aussi déçu. “Raphaël Gluksmann est le seul à porter un projet réaliste, écologique et social“, motive le candidat.
Écologie et social
“J’y vais avec enthousiasme parce qu’il y a beaucoup de marqueurs européens en Seine-Saint-Denis. Je citerai l’exemple de la rénovation thermique ou la mise en place de la ZFE Grand Paris (zone à faible émission). Ce sont enjeux majeurs dans notre département. Mais, dans ces deux cas, les dispositifs actuels ne marchent pas. En plus d’être complexe, Ma prime rénov laisse un reste charge beaucoup trop important. Même constat pour les aides au changement de véhicule. De manière générale, les questions sociales et environnementales sont liées, à plus forte raison en Seine-Saint-Denis, en raison de la sociologie de notre population. C’est à l’échelle européenne qu’il faut agir sur ces sujets“, explique l’ancien maire des Lilas, entre 2001 et 2020, toujours vice-président à la Métropole du Grand Paris comme délégué à la transition écologique.
“remonétiser la politique”
“Les sondages donnent la liste Gluksmann autour de 12%, soit le double d’intentions de vote que son score en 2019“, se réjouit le candidat socialiste. L’élu de terrain n’en reste pas moins prudent. “Les sondages estiment à près de 40 % les listes d’extrême-droite. Cela veut dire qu’il y un grand nombre de mécontents. C’est la conséquence de politiques qui ne sont pas faites pour le plus grand nombre. Il faut donc redonner de l’espérance et remonétiser la politique“, enjoint le candidat qui milite aussi pour la réindustrialisation de la France.
“La guerre est aux portes de l’Europe”
Sur le plan de la politique étrangère, “ce scrutin est particulier parce que la guerre est aux portes de l’Europe“, souligne aussi Daniel Guiraud en référence à l’agression de l’Ukraine par la Russie. “Il faut d’évidence avancer vers une défense européenne commune“, soutient-il.
Le candidat appelle par ailleurs à la “responsabilité” concernant le conflit israélo-palestinien. “Il faut prendre garde à ne pas importer des conflits extérieurs, à plus forte raison celui-là parce que nous avons de notre pays de grandes communautés musulmane et juive“, pointe-t-il. Un appel qui s’adresse à LFI, dont son fils, David Guiraud est porte-parole. Concernant la Nupes, l’alliance des partis gauche scellée à l’occasion des élections législatives de 2022, le candidat note que “si les intentions de vote se confirment, ce scrutin pourrait marquer le rebasculement du centre de gravité de la gauche.”
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