Jean-Christophe Soumbou, ancien membre du “gang des barbares”, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à deux ans de prison, dont un avec sursis pour vol avec violence en réunion, commis contre un jeune homme en 2023.
Le procureur avait requis cinq ans de prison contre lui et un autre homme, les suspectant d’avoir violenté et séquestré un jeune pendant plusieurs heures. Le tribunal a relaxé les deux prévenus pour les faits de séquestration et d’extorsion, ne retenant leur culpabilité que pour les faits de vol avec violence. Purgeant actuellement une peine dans un autre dossier, l’autre prévenu Mustapha K. a été condamné à deux ans de prison ferme. “La défense se félicite que le tribunal ait su faire la différence entre les faits commis par M. Soumbou et le personnage médiatico-policier dont l’accusation avait brossé le portrait pour combler les failles de l’enquête”, a réagi auprès de l’AFP son avocat Me Romain Boulet, absent à l’audience de jeudi à Bobigny.
Le 24 septembre 2023, à 1h45, un jeune homme pousse la porte du commissariat d’Aulnay-sous-Bois et dit avoir été roué de coups par trois hommes, emmené dans une voiture pour un trajet traversant la Seine-Saint-Denis en passant par la Seine-et-Marne, et avoir été séquestré dans un appartement où de l’argent lui a été réclamé. D’après lui, l’ensemble des faits a duré quatre heures.
Les investigations, basées sur sa description des suspects, la géolocalisation des véhicules, la vidéosurveillance et la téléphonie, mènent à l’interpellation de deux hommes, dont Jean-Christophe Soumbou, connu pour être l’un des membres du “gang des barbares”.
En 2010, il a été condamné en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour sa participation au meurtre d’Ilan Halimi, torturé et tué en 2006. Il a fini de purger sa peine – qui prenait en compte ses quatre années de détention provisoire – en 2020.
Quand la victime s’excuse
Au tribunal le 17 juillet, Jean-Christophe Soumbou a totalement nié sa participation aux violences qui auraient été commises l’an dernier. Mustapha K. a, pour sa part, raconté avoir ce soir-là surpris le jeune homme en pleine dispute avec une femme. Craignant des violences conjugales, il l’avait pris à partie.
À l’audience, la victime, détenue dans une autre affaire, a quasi entièrement dédouané les prévenus. “J’ai menti”, a-t-il répété dans un débit saccadé, après s’être excusé auprès des prévenus. Une rétractation qui n’a pas convaincu le procureur, lequel a souligné que “les constatations médicales ne sont pas compatibles avec une petite bagarre”. Dans des photos montrées au tribunal, il apparaissait avec les yeux violacés et le visage déformé.
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