Portée par l’intercommunalité Paris Terre d’Envol, le projet de création de la Zac des Anciennes Beaudottes fait l’objet d’une consultation jusqu’au 18 janvier. L’opération vise à mettre en œuvre le projet de renouvellement urbain des quartiers limitrophes des Anciennes Beaudottes et de Savigny, situés à Sevran et à Aulnay-sous-Bois.
C’est le plus grand ensemble d’habitats collectifs de Sevran. Quelque 3 370 habitants y vivent, sans compter les 1 270 autres résidents du quartier qui s’étend dans la commune voisine d’Aulnay-sous-Bois. Au total, la future Zac du quartier des Anciennes Beaudottes couvre un périmètre total de 18,7 hectares.
956 démolitions
Le projet de renouvellement urbain prévoit de créer 1 080 logements, mais aussi d’en démolir 956, en réhabiliter 643 et à en résidentialiser 162. En plus de l’aménagement d’une coulée verte de 4 hectares, les équipements existants dédiés à la petite enfance, au sport et à la culture doivent être démolis et reconstruit. Un projet qui soulève des interrogations chez certains habitants quant à l’ampleur des démolitions.
Des choix d’aménagement questionnés
Soumis à une étude d’impact, cette vaste opération de réhabilitation doit être réalisée en huit phases, réparties entre 2024 et 2032. La Mission régionale d’autorité environnementale (Mrae) d’Ile-de-France, qui a rendu son avis le 23 août dernier, a émis quelques réserves. Elle recommande notamment de “justifier le choix de démolir un nombre et un volume conséquents de bâtiments, compte-tenu des impacts environnementaux associés et du désaccord exprimé par la population locale“; d'”élargir la “coulée verte” et réserver 30% du projet aux espaces verts de pleine terre“; “de réaliser un diagnostic du potentiel de réutilisation ou de recyclage des déchets de démolition“; ou encore d'”évaluer et prendre en compte les risques liés aux eaux souterraines“.
Un “climat de violences urbaines“
Dans son mémoire en réponse, le bureau d’études Ingerop qui assiste l’intercommunalité Paris Terre d’Envol, justifie ses choix. Il précise que le volume des démolitions répond à une analyse qui “va au-delà des dysfonctionnements techniques“. Il note le “gigantisme des constructions“, “une rupture brutale avec l’environnement immédiat, ainsi que l’absence d’espaces extérieurs clairement définis et de voies de pénétration internes à l’îlot.”
En dehors des défauts de conception des bâtiments, Ingerop pointe aussi un “climat de violences urbaines récurrentes au fil des années, qui a achevé de replier le quartier sur lui-même, dans un climat social toujours très tendu. Tout projet de réintégration des bâtiments dans une trame urbaine cohérente est ainsi exclu si un grand nombre de démolitions n’est pas opéré.“
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