Le parquet de Paris a requis mercredi le renvoi aux assises de 23 personnes soupçonnées d’avoir participé à des degrés divers à des projets criminels attribués à une officine liée à l’ancienne loge franc-maçonne Athanor, dissoute depuis.
Contrat pour tuer une coach à Créteil, tabassage d’un élu à Saint-Maur, assassinat d’un ancien pilote automobile… autant de crimes reliés à quelques personnes qui se sont connues dans une ancienne loge maçonnique de la Grande loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF). Cette loge, baptisée Athanor et située dans les Hauts-de-Seine, a été dissoute depuis.
Pour le volet Val-de-Marne de cette histoire qui dépasse l’imagination, lire notre article récapitulatif :
Tabassage d’élu, contrat pour tuer une coach : hallucinantes malveillances de Saint-Maur à Créteil
Dans le détail, le parquet a requis le renvoi aux assises de 20 hommes et trois femmes, nés entre 1952 et 1994. Cinq de ces protagonistes sont encore détenus à ce jour dans ce dossier, parfois depuis près de quatre ans.
L’enquête a été ouverte fin juillet 2020, après l’arrestation de deux hommes, militaires de la DGSE, suspectés d’être alors sur le point d’assassiner la présidente d’une fédération de coaching, près de son domicile de Créteil. Ces arrestations complètement fortuites ont permis, au fil des interrogatoires, de démanteler une officine criminelle de grande envergure, dont les principaux responsables ont été mis en examen. Ces personnes s’étaient connues dans la loge maçonnique Athanor basée à Neuilly-sur-Seine.
L’enquête a permis de mettre au jour de nombreux autres projets attribués à la cellule criminelle et qui sont suspectés d’avoir été rémunérés par différents commanditaires.
Le plus grave de ces projets est celui de l’enlèvement et l’assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali fin 2018. Son corps enterré avait été découvert neuf mois après sa disparition par un promeneur en septembre 2019 dans un bois de Haute-Loire. Un couple, dans le milieu automobile, créancier de Laurent Pasquali, est soupçonné d’avoir missionné la cellule à son sujet mais a contesté avoir demandé son assassinat. L’assassinat d’un syndicaliste de la CGT de l’Ain considéré comme “gênant” aurait aussi été envisagé, ainsi que celui de l’actuel maire de Saint-Maur-des-Fossés, maquillé en accident. Un ancien élu de Saint-Maur, lui, a en revanche bien été tabassé. D’autres actions criminelles ou délictuelles plus ou moins abouties font partie de la liste.
Dans cette affaire hallucinante, commanditaires et exécutants se renvoient fréquemment la responsabilité des actes, les premiers évoquant des demandes de pressions simples tandis que les seconds assurent qu’ils n’ont fait qu’obéir à des ordres demandant des agressions, voire des meurtres. La décision finale sur un procès revient à la juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) chargée de ce dossier tentaculaire depuis son origine.
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