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Manifestation | Ile-de-France | 31/01
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Tentative de bloquer le Min de Rungis : 18 interpellations

Tentative de bloquer le Min de Rungis : 18 interpellations

Les agriculteurs ont tenté d’investir le Min de Rungis ce mercredi. 18 manifestants ont été interpellés.

“L’attente est énorme” parmi les agriculteurs qui manifestent en France, a souligné le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau devant les sénateurs. “Elle peut être même au-delà de ce qu’on imagine, avec évidemment (…) des sujets qui ne se règlent pas en trois jours. Donc j’essaie d’appeler au calme et à la raison”, a-t-il expliqué.

L’une des “lignes rouges” du gouvernement a été franchie mercredi, selon la préfecture de police de Paris: 18 personnes qui tentaient de bloquer Rungis ont été interpellées dans la matinée. Quinze sont désormais en garde à vue, selon le parquet de Créteil.

Le tentaculaire marché de gros qui alimente Paris est la destination annoncée d’un convoi d’agriculteurs en colère partis du Sud-Ouest à l’appel de la Coordination rurale, mais les forces de l’ordre bloquent leur avancée dans le Loiret. Les agriculteurs, à bord de quelque 200 à 300 tracteurs, sont immobilisés depuis 11H00 à Sully-sur-Loire (Loiret), à 170 km de Rungis. 

Mais, signe que les tractactions sont intenses en coulisses, des responsables de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne (les 2e et 3e syndicats agricoles) ont été reçus par Gabriel Attal à Paris mercredi, selon une source proche de l’exécutif.

Des renforts de véhicules blindés “Centaure” ont été envoyés dans le département et en Essonne, selon l’entourage du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Il y a en France mercredi “plus de 100 points de blocage” et 10 000 manifestants, a chiffré Gérald Darmanin, sur France 2.

“Ils ne s’en prennent pas aux forces de l’ordre, ils n’entrent pas dans Rungis, ils n’entrent pas dans les aéroports parisiens, pas dans Paris. Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment je le répète, nous ne laisserions pas faire”, a-t-il prévenu.  

Concessions à Bruxelles -Au total en Ile-de-France, huit autoroutes sont concernées par des barrages et fermetures partielles, selon le site de suivi du trafic Sytadin, ce qui oblige les automobilistes à des détours.

Mercredi matin autour de Lyon, les tracteurs continuent leur progression pour encercler la troisième ville de France.

Et plusieurs grands axes de circulation en régions – notamment autour d’Orange, Nîmes, Arles, Aix-en-Provence, Grenoble ou Nantes – sont touchés par endroits par des barrages filtrants, blocages ou manifestations. 

Les automobilistes doivent contourner les obstacles. Résultat: “Le réseau secondaire est particulièrement saturé et la circulation difficile du fait du report de trafic”, souligne Vinci Autoroutes dans un communiqué.

Dans la Marne, des détritus ont été déversés devant la porte d’entrée de la préfecture.

Soucieux de multiplier les annonces de mesures à l’égard du monde agricole, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé que le “fonds d’urgence” destiné aux viticulteurs en difficulté serait finalement abondé à hauteur de 80 millions d’euros, soit 60 millions de plus que ce qui était jusque-là sur la table.

M. Fesneau est attendu mercredi après-midi à Bruxelles, avant Emmanuel Macron jeudi, pour défendre plusieurs revendications des agriculteurs: l’exemption de l’obligation de laisser des terres en jachères mais aussi la concurrence des produits ukrainiens exemptés de droits de douane, l’accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur.

La Commission européenne n’a pas attendu son arrivée. 

Elle a annoncé mercredi qu’elle allait accorder pour 2024 une dérogation “partielle” aux obligations de jachères imposées par la Politique agricole commune (PAC). Et assuré qu’elle introduirait un “frein d’urgence” pour éviter que l’exemption de droits de douane dont bénéficient les produits agricoles ukrainiens entrant dans l’UE depuis la guerre avec la Russie ne perturbe le marché européen.

Les grandes surfaces sont de plus en plus visées en France. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, classé à gauche, a explicitement appelé “à bloquer les centrales d’achat” de la grande distribution.

Mercredi matin, elle a notamment indiqué avoir installé un barrage filtrant devant une centrale d’achat de Carrefour dans la banlieue toulousaine, et bloqué la plateforme logistique de produits frais de Leclerc à Cabannes dans les Bouches-du-Rhône qui dessert normalement quelque 70 magasins. 

“On veut que la grande distribution et les industriels partagent au mieux leurs marges et qu’elles payent les agriculteurs au prix juste”, a déclaré à l’AFP Laurent Thérond, porte-parole de la Confédération paysanne du Vaucluse.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a aussi assuré qu’il allait “lancer des contrôles” sur les centrales d’achats européennes auxquelles ont recours les enseignes de supermarchés. Les agriculteurs jugent que ces centrales permettent à la grande distribution de s’affranchir des lois Egalim visant à protéger leur revenu. 

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