Au menu de notre verticale santé cette semaine : un zoom sur la Communauté professionnelle territoriale de santé de Sucy-Noiseau et ses nombreux projets, du lien ville-hôpital à la création d’une nouvelle maison de santé, l’épidémiologie du VIH en Ile-de-France, un vrai-faux cerveau modélisé à Gustave Roussy. Dans notre carnet : départs et arrivées de directeurs santé à Champigny et Villejuif.
Initiatives
Zoom sur la CPTS* de Sucy-en-Brie – Noiseau
Parmi les premières Communautés professionnelles territoriales de santé à avoir vu le jour en Val-de-Marne, la CPTS de Sucy-en-Brie et Noiseau a déjà mis en place plusieurs projets liés au parcours de soin, à l’accès aux médecins ou encore à la prévention. À commencer par le renforcement du lien ville-hôpital.
💡 * Une CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) fédère les soignants et acteurs de la santé et du médico-social dans une ville ou un petit groupe de villes. Ce travail en commun vise à identifier les problématiques de santé propres au territoire pour apporter des solutions pratiques et faire de la prévention.
Renforcer le lien entre ville et hôpital
“L’une des premières actions que nous avons effectuées est de rencontrer les services hospitaliers pour échanger avec eux”, explique le docteur Anas Taha, médecin généraliste et président de la CPTS. Un lien entre médecins de ville et hôpital, indispensable pour consolider le parcours de soins, qui permet d’assurer un suivi cohérent à patient qui sort de l’hôpital ou de faire hospitaliser directement une personne fragile en lui épargnant la case urgence, par exemple. “Lorsqu’une patiente présente un diabète gestationnel qui peut avoir des conséquences sur l’enfant à naître, il est nécessaire de l’accompagner, mais cela peut passer par de la médecine de ville. Au contraire, une personne âgée, atteinte d’une infection urinaire haute (qui atteint le rein), et dont l’état de santé se dégrade compte tenu de son âge et de ses autres pathologies, peut avoir besoin d’être hospitalisée”, détaille le médecin, qui travaille avec le CHIC (Centre hospitalier intercommunal de Créteil) . “Désormais, nous disposons d’une ligne téléphonique directe pour mettre en relation les médecins de ville et nos collègues hospitaliers, afin d’éviter des heures aux urgences.” Pour Anas Taha, c’est tout l’enju de la CPTS de replacer les soignants dans leur rôle, envoyer les patients à l’hôpital si c’est nécessaire, organiser le suivi autrement si cela est possible.
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Aide à la recherche d’un médecin traitant
Parmi les autres actions, la CPTS de Sucy-Noiseau a aussi travaillé sur la recherche de médecins traitants pour les catégories de patients les plus fragiles, (en affection longue durée (ALD), précaires socialement (C2S) ou âgés de plus de 70 ans). Concernant les personnes souffrant d’une ALD, dont 3,75% n’avaient pas de médecin traitant, la CPTS a réussi à diminuer leur nombre de 21%. Mais il en reste encore 110. SUr le territoire de Sucy-Noiseau, 3,86% des plus de 70 ans n’ont pas non plus de médecin traitant. Surtout, relève le président de la CPTS, 24,5% des C2S (Complémentaire santé solidaire) n’ont pas de médecin traitant. “Ce sont nos collègues de l’hôpital qui nous adressent ces patients”, indique Anas Taha. “Il y a deux semaines, par exemple, nous avons été alertés par le CHIC sur la nécessité de suivre une patiente AME (Aide médicale d’État).
Cette verticale santé sera publiée un jeudi sur deux, hors vacances scolaires et jours fériés. Si vous souhaitez partager une information ou une initiative concernant la santé en Val-de-Marne, n’hésitez par à nous contacter à redaction@citoyens.com.
Pas de numéro unique pour les soins non programmés
Le président de la CPTS se montre en revanche plus réservé sur la mobilisation des médecins généralistes pour répondre aux petites urgences en réservant des créneaux aux soins non programmés, car, explique-t-il, dans une situation de forte tension sur l’offre de soins médicaux, “cela se fait au détriment des soins programmés qui sont aussi essentiels dans le bon suivi des patients.”
Activité physique, prévention
Depuis sa mise en place, la CPTS a également développé l’activité physique adaptée, en lien avec la mairie, des ateliers pratiques à destination des séniors, comme le chaussage, l’hypertension, mais aussi des interventions dans les écoles, notamment sur la santé alimentaire, ou sur la santé du cerveau, en partenariat avec l’Université de Paris Est Créteil, sur la santé mentale aussi, dans le cadre de groupes de parole au collège et au lycée, pour repérer des situations de dépression ou harcèlement. “Nous avons initié une quinzaine d’actions. Nous travaillons de manière assez souple, en fonction des initiatives proposées par les uns et les autres”, confie Anas Taha.Objectifs 2024 : café des aidants, délégation de compétence aux pharmaciens, nouvelle maison de santé
Pour 2024, la CPTS s’est fixée trois objectifs principaux.
Le premier est d’organiser un café des aidants, “on espère avant le début de l’été”, pour proposer un espace de discussion. “Le pronostic des patients aidés dépend souvent des aidants, et le café des aidant les accompagne dans cette tâche.”
Un autre projet au-dessus de la pile est celui de la délégation de compétence pour permettre aux pharmaciens de prescrire des antibiotiques dans le cas des infections urinaires basses chez la femme, en évitant le passage par le médecin.
Une nouvelle maison de santé. L’autre projet phare 2024 sera l’ouverture d’une nouvelle maison pluri-professionnelle de santé à Sucy, accompagnée par l’Agence régionale de santé et la Fémasif (Fédération des Maisons et Pôles de Santé en Île-de-France), en lien avec la ville. “Ce projet nous tient à cœur car ce type de structure permet d’attirer les jeunes, et ainsi de sécuriser l’offre de soins localement, alors qu’il y a des départs à la retraite.” Dans le secteur, deux médecins généralistes prendront leur retraite d’ici à la fin de l’année. Actuellement, 22 médecins généralistes exercent à Sucy (26 000 hab) et 3 à Noiseau (5 000 hab).
Études
L’Est parisien concentre les nouveaux cas de VIH
L’Observatoire régional de santé publie un focus sur les données régionales sur l’épidémie de VIH/Sida, alors que l’Ile-de-France compte 39% des cas de VIH du pays. Si l’ORS note la désormais faible mortalité liée au Sida, l’observatoire pointe des prises en charge tardives encore trop nombreuses.
Il note aussi que l’épidémie est mieux contrôlée mais que demeurent des inégalités territoriales fortes et liées aux modes de transmission sur ces territoires. En témoigne la cartographie qui accompagne l’étude et révèle une concentration des cas dans l’Est parisien.
Voir l’étude et la cartographie
Innovation
À Gustave Roussy : un vrai-faux cerveau pour modéliser le développement des cancers du cerveau de l’enfant
Situé à Villejuif, l’Institut Gustave Roussy, spécialiste de la lutte contre le cancer, a mis au point un organoïde neuronal en trois dimensions. Ce modèle in vitro reflète le cerveau humain, suffisamment pour modéliser le développement des cancers du cerveau de l’enfant, en comprendre les mécanismes et chercher de nouvelles pistes de traitement. Il a été développé par des chercheurs français, singapouriens et anglais, menés par le professeur Florent Ginhoux, directeur d’une équipe de recherche à Gustave Roussy/Inserm.
Plus d’infos
Carnet
Gerald Martinez, directeur santé à Champigny-sur-Marne
Précédemment directeur administratif du centre municipal de santé Pierre Rouques de Vitry-sur-Seine, Gerald Martinez vient de rejoindre la ville de Champigny-sur-Marne comme directeur santé, en charge du Centre municipal de santé.
Frédéric Villebrun, directeur santé à Villejuif
Frédéric Villebrun, médecin généraliste qui dirigeait les centres de santé de Champigny-sur-Marne et était coprésident de la CPTS de Champigny, a, lui, rejoint la ville de Villejuif comme directeur de la santé, depuis octobre 2023. Il est par ailleurs président du Congrès national des centres de santé et de l’Union syndicale des médecins de centre de santé.
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