Jusqu’à deux ans de prison avec sursis et la confiscation de biens ont été requis lundi au procès de six personnes poursuivies pour avoir tenu un tripot clandestin à Pantin, en Seine-Saint-Denis.
Les deux gérants présumés, l’épouse de l’un d’eux et trois serveuses étaient jugés devant le tribunal de Bobigny. À l’encontre des deux prévenus “en haut de la pyramide”, une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis simple a été requise par le procureur, qui a critiqué “beaucoup de minoration de la perception des gains”.
Rolex, appartement et cash saisis
Il a également demandé la saisie de montres Rolex et 50 000 euros d’amende pour l’un et pour l’autre la confiscation de l’appartement qui accueillait ces parties de poker.
De juillet 2022 à mars 2023, des groupes d’environ huit personnes se réunissaient pour jouer au poker deux fois par semaine, selon l’accusation. D’après des joueurs, le cercle existait depuis sept ans, avec une activité soutenue pendant les confinements.
“J’organisais mes parties chez moi et quand il organisait chez lui je donnais un coup de main comme c’était mon voisin. Y’avait pas de récurrences de tout ça”, s’est défaussé l’un des prévenus, à la carrure imposante, réfutant le caractère de bande organisée.
Pour cet accro au poker, la rémunération (un pourcentage sur les gains ou une participation à l’entrée, selon les jours) servait principalement à couvrir les frais et les parties avaient lieu deux fois par mois maximum. Pourtant, dans des écoutes, il dit à une amie “OK, c’est pas déclaré mais c’est un taff pour de vrai”.
Sur les comptes de son coprévenu, des virements de plus de 110 000 euros ont été effectués par 39 personnes depuis 2019, a relevé le procureur. Les virements ne sont qu’une “infime partie des sommes concernées par ce cercle de jeu”, a-t-il estimé.
Jusqu’à deux ans de prison avec sursis requis
Me Frédérick Petipermon, avocat du propriétaire de l’appartement, a rétorqué que seuls quelques centaines d’euros avaient été retrouvés sur les prévenus lors de leur interpellation en pleine partie.
Il a décrit un cercle restreint d’amis qui misaient de petites sommes. “Les policiers ont cru choper un gros poisson (…) mais la montagne devra accoucher d’une souris“, a-t-il plaidé en demandant la relaxe pour son client et de son épouse, contre laquelle un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende ont été requis.
Contre les serveuses, payées environ 150 euros par les joueurs en jetons, le ministère public a réclamé trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende.
La décision sera rendue le 27 février.
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