Un millier de chauffeurs VTC ont manifesté ce lundi à Paris pour protester contre l’augmentation du numerus clausus, et ses conséquences sur la concurrence. Ils demandent aussi que la France soutienne le projet de réglementation européenne pour requalifier leur travail en emploi salarié. Des manifestations ont aussi eu lieu à Nantes et à Marseille.
À Paris, deux cortèges d’environ un millier de chauffeurs au total sont partis lundi matin des aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle, avant de converger sur la place Saint-Augustin, près de l’Elysée, selon le syndicat INV.
Outre la limitation du numerus clausus et un accès aux voies olympiques, les grévistes ont demandé que la France soutienne la législation européenne sur les droits des travailleurs des plateformes.
La France opposée au projet de législation européenne sur les droits des travailleurs des plateformes
Le gouvernement s’est opposé, avec d’autres pays comme l’Italie ou la Suède, à cette législation négociée avec le Parlement européen, qui prévoyait de requalifier comme salariés de nombreuses personnes travaillant pour des applications comme Uber ou Deliveroo, aujourd’hui considérées comme des indépendants.
À Marseille environ 200 chauffeurs ont investi les rues du centre-ville avant d’emprunter l’A7 en direction de l’aéroport situé à Marignane, a indiqué Ilias Mézouar, porte-parole l’Union des chauffeurs de VTC marseillais (UCVM). Le syndicat déplore l’arrivée de quelque “5 000 nouveaux chauffeurs en 2024 dans la région marseillaise” en raison d’une augmentation du numerus clausus. “Cela ne permettra pas à tout le monde de travailler”, a fustigé M. Mézouar. Selon l’UCVM, Marseille compte 4 700 chauffeurs (certains avec des doubles emplois) de VTC dont 1 800 pour qui il s’agit de leur activité principale. Du côté de la plateforme de réservation Uber on évoque en revanche le nombre de 1 200, avec des pics saisonniers l’été (1 600 en juillet 2023).
“La demande de trajets sur Uber a connu une forte progression et bien que de nouveaux chauffeurs nous aient rejoints, leur nombre ne permet toujours pas de réaliser toutes les courses commandées. Le marché est suffisamment vaste pour que chaque chauffeur VTC puisse réaliser son activité”, a défendu auprès de l’AFP un porte-parole de la plateforme.
Autre revendication à Marseille, la demande de régionalisation des conducteurs afin que leur activité soit circonscrite à une zone géographique. Ceci permettrait d’éviter l’afflux de chauffeurs des autres régions pendant la saison touristique au détriment des locaux.
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