Un réseau de passeurs indo-pakistanais a été arrêté la semaine dernière en Ile-de-France, au terme d’une enquête lancée il y a un an.
Tout commence en janvier 2023 avec l’interception d’une camionnette sur une route nationale en Seine-et-Marne. À l’arrière du véhicule, une vingtaine de personnes d’origine indo-pakistanaises en situation irrégulière.
Une enquête, menée par l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) avec l’appui des antennes d’Île-de-France, est alors ouverte pour aide à l’entrée et au séjour irréguliers avec les circonstances aggravantes de la bande organisée, de l’association de malfaiteurs et des conditions incompatibles avec la dignité humaine. Les migrants étaient parfois confinés et entassés jusqu’à douze heures dans les camions.
“C’est un réseau très actif, il y avait deux à trois voyages par semaine”, explique à l’AFP Xavier Delrieu, chef de l’Oltim. Chaque camionnette transportait de 10 à 20 migrants.
500 euros pour passer la frontière française
Ces personnes – en grande majorité des hommes originaires du Pakistan – arrivaient sur le sol européen par la Serbie, après être passé par Dubaï. Des réseaux de passeurs leur faisaient alors traverser les frontières terrestres jusqu’à la Croatie et l’Italie, membres de l’espace Schengen. De Milan, Turin ou Bologne, ils étaient récupérés par le réseau de passeurs et traversaient les frontières terrestres jusqu’à la région parisienne où ils étaient hébergés temporairement. Chaque réfugié payait 500 euros aux passeurs pour cette traversée italo-française.
Une fois en région parisienne, leur voyage se poursuivait vers le nord de la France, pour tenter la traversée de la Manche, ou vers l’Espagne et le Portugal via d’autres réseaux.
Les enquêteurs estiment que sur les dix mois de surveillance, un millier de personnes sont ainsi entrées sur le territoire français.
Les bénéfices nets pour les passeurs ont été évalués à 400 000 euros sur les dix mois d’enquête, d’après Xavier Delrieu.
Ce 13 février, neuf hommes, âgés de 20 à 36 ans, ont été arrêtés dans le Val-d’Oise et en Essonne et l’un d’eux a été extrait de prison. Ils ont été mis en examen deux et trois jours plus tard. Six d’entre eux, qui organisaient le trafic et percevaient les sommes, ont été placés en détention provisoire. Les trois autres ont été convoqués pour un procès ultérieur.
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