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Environnement | | 26/02
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Une dépollution douce à la betterave au collège Saint-Exupéry de Vincennes

Une dépollution douce à la betterave au collège Saint-Exupéry de Vincennes

L’étape cruciale de la dépollution du collège Saint-Exupéry de Vincennes, brutalement fermé en novembre 2017 suite à la découverte d’une pollution aux solvants chlorés, commencera en avril 2024. Elle s’appuiera sur une technique de biodégradation naturelle nourrie à la betterave. La réouverture est désormais envisagée à la rentrée 2028. Explications.

Ce lundi 26 février, la Commission permanente du conseil départemental “a validé la signature du marché de travaux de curage, désamiantage, démolition, déconstruction et dépollution du collège Saint-Exupéry à Vincennes, avec la société Cardem, pour un montant estimé de 16,5 millions d’euros”, a annoncé le département dans un communiqué.

Une nouvelle étape, cruciale, pour déconstruire-reconstruire le collège. Pour mémoire, c’est à la mi-novembre 2017, il y a désormais plus de six ans, que l’Agence régionale de santé avait ordonné la fermeture du collège par précaution, après attestation de a présence de solvants chlorés liés à une ancienne manufacture d’œillets métalliques. Une pollution découverte à l’occasion de travaux de réhabilitation par le département, lesquels rendent obligatoire la détection de pollutions éventuelles.

Depuis, il a fallu du temps pour approfondir les diagnostics, déterminer qui devait payer la note, envisager les travaux, leur financement. En attendant, un collège provisoire a été installé devant le château de Vincennes.

Le premier chantier a commencé à l’automne 2022, par des travaux de curage et de désamiantage. Il s’agit désormais de s’attaquer à la dépollution des solvants chlorés, le cœur du problème.

Dépollution douce à la mélasse de betterave

Un marché a été lancé au printemps 2023, qui a abouti au choix de la société Cardem, une filiale de Vinci spécialisée dans la dépollution et la déconstruction. Pour dépolluer les solvants chlorés, en l’occurrence le PCE (tétrachloroéthylène, également appelé perchloroéthylène) et le trichloroéthylène (TCE), qui ont atteint la nappe phréatique, c’est une méthode naturelle, permettant de ne pas rajouter d’autres polluants, qui entrera en action. Il s’agit de s’appuyer sur des bactéries pour attaquer les solvants chlorés en nourrissant celles-ci du carbone issu de mélasse de betterave, explique Nicolas Tryzna, vice-président du conseil départemental en charge des collèges. En bref, c’est tout simplement ce sirop épais, résidu de la fabrication du sucre, qui va doper les bactéries pour qu’elles détruisent les polluants.

La phase active de cette dépollution devrait durer un peu plus d’un an, jusqu’en septembre 2025, indique Nicolas Tryzna. Période qui sera suivie de phases d’observation. Par sécurité, sera également installé un système de ventilation.

Un nouveau marché d’architecture à venir

Restera alors à mener la troisième phase du chantier avant réouverture, celle de la déconstruction-reconstruction. Le bâtiment, construit en U dans sa partie historique, et complété d’un bâtiment plus récent, verra ce dernier entièrement détruit tandis que le reste sera partiellement déconstruit et réhabilité. Un marché a été lancé pour sélectionner le cabinet d’architecture qui réinventera le nouveau bâtiment.

“Nous visons désormais une réouverture à la rentrée 2028”, indique Nicolas Tryzna.

Addition à plus de 60 millions d’euros

Au total, l’addition est salée, d’un peu plus de 60 millions d’euros, en comptant la dépollution, la déconstruction-reconstruction et la construction du collège provisoire. L’État, qui était en charge des collèges au moment de sa construction (car la décentralisation de la gestion des collèges est intervenue après), contribue à hauteur de 5 millions d’euros, dans le cadre du fonds friche. Une opération de promotion immobilière en place du terrain de l’ancienne crèche devrait aussi contribuer à adoucir la note.

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