Deux personnes ont été mises en examen en mars 2022 dans une enquête ouverte pour traite d’être humain, séquestration et travail dissimulé, a indiqué jeudi le parquet de Nanterre sollicité par l’AFP, après des révélations sur des accusations d’esclavage moderne visant un ancien général qatari et son épouse.
Le quotidien Libération a publié vendredi dernier une enquête détaillant les sévices dénoncés dans une plainte par une femme philippine embauchée par le couple, qui travaillait en 2021 comme domestique dans un appartement dont ils étaient propriétaires à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), selon le journal.
Cette plainte a conduit à l’ouverture en février 2022 d’une information judiciaire “des chefs notamment de traite d’être humain, séquestration et travail dissimulé commis en 2021, dans le cadre de laquelle deux personnes sont actuellement mises en examen et placées sous contrôle judiciaire depuis mars 2022”, a détaillé jeudi le parquet à l’AFP.
Le parquet n’a ni confirmé ni infirmé que ces deux mises en examen, qui ont fait l’objet d’un placement sous contrôle judiciaire, concernaient le dignitaire et son épouse.
La victime, qui affirme avoir été d’abord au service du couple à Doha, a relaté à Libération avoir dû travailler parfois plus de 15 heures par jour, dormant le soir dans un “cagibi”, constamment enfermée dans le logement.
Elle explique au quotidien s’être échappée de cet appartement après quatre mois de servitude en sautant par la fenêtre en octobre 2021, occasionnant de graves blessures qui la conduiront à subir quatre opérations à l’hôpital.
Elle accuse aussi son ex-employeur de viol dans un hôtel lors d’un séjour au Qatar. Selon Libération, le couple mis en cause est protégé à ce jour par l’immunité diplomatique.
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