Les groupes de construction Eiffage et Vinci ont remporté le contrat de conception-construction de génie civil des trois principales usines d’eau potable du Syndicat des Eaux d’Ile-de-France, en charge d’alimenter environ un tiers des habitants de la région, hors Paris, “pour un montant de plus de 400 millions d’euros”, ont annoncé les deux groupes lundi.
Le groupement composé d’Eiffage Génie Civil (mandataire) et de Chantiers modernes construction, filiale de Vinci, a été retenu par le géant de l’eau et des déchets Veolia, dans le cadre de sa concession pour la gestion du service public de l’eau potable du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) qui approvisionne environ quatre millions de personnes.
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Le Sedif a fait le choix d’équiper ses trois principales usines de production d’eau potable d’une technique de filtration par membrane dite d’osmose inverse basse pression (OIBP), qui vient s’ajouter aux étapes de traitement de l’eau existantes, afin de filtrer pratiquement tous les contaminants inorganiques et notamment la plupart des PFAS ou “polluants éternels”. Ce chantier, critiqué pour son coût – les travaux sont désormais évalués à plus d’un milliard d’euros hors taxes – et le caractère énergivore des solutions techniques retenues, répond à une crainte majeure de santé publique, compte tenu du caractère quasi-indestructible de ces polluants et de leurs effets sur la santé, défend le Sedif. Le montant de plus de 400 millions d’euros du chantier de génie civil est réparti “à parts égales” entre Eiffage Génie Civil et la filiale de Vinci.
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Outre la conception et la réalisation de l’ossature des nouvelles unités de traitement par OIBP, “ce contrat recouvre la mise à niveau de l’alimentation électrique des usines de traitement des eaux de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne)”, ont indiqué les deux groupes. Ils procéderont également aux travaux de transformation de l’usine de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), équipée de filtration membranaire, mais pas de l’OIBP. Le marché comprend également des opérations de démolition, la réalisation de fondations spéciales et la construction de bâtiments annexes.
Le Sedif (syndicat des eaux d’Ile-de-France) et Veolia ont signé à la mi-mars un nouveau contrat de concession pour un montant de 4,3 milliards d’euros sur 12 ans, après le rejet par la justice de plusieurs recours du concurrent Suez. L’appel d’offres avait été marqué au printemps 2023 par un incident sur la plateforme informatique du Sedif, qui avait fait atterrir chez Veolia des documents confidentiels destinés à Suez, et notamment des éléments de l’offre de cette dernière.
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