Justice | Val-de-Marne | 08/06
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Val-de-Marne : les travaux d’intérêt général s’ouvrent à l’environnement et à l’Économie sociale et solidaire

Val-de-Marne : les travaux d’intérêt général s’ouvrent à l’environnement et à l’Économie sociale et solidaire © FB

Aujourd’hui en Val-de-Marne, moins de 300 personnes effectuent des travaux d’intérêt général (TIG) sous main de justice. Un chiffre qui devrait augmenter grâce à l’ouverture de ces peines aux métiers de l’environnement, et prochainement de l’économie sociale et solidaire (ESS). Un projet pilote est déjà en cours à Villiers-sur-Marne.

Pour généraliser l’utilisation du TIG, il est crucial de convaincre les acteurs du ministère de la Justice et de la société civile. “Ils sont parfois vus comme des gadgets, pas assez répressifs, mais ils sont très utiles pour certains délinquants, souvent jeunes, en leur faisant comprendre des choses. Le TIG repose sur un réseau de partenaires pour habiliter des postes, requérir et prononcer la peine”, explique Alexandre Gaillois, vice-procureur au parquet de Créteil chargé de l’exécution des peines.

En Val-de-Marne, les magistrats prononcent de plus en plus de peines de TIG. Au tribunal correctionnel de Créteil, elles ont augmenté de 15 % en 2023. Au 1er mai, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip 94) comptabilisait 3632 mesures suivies, et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) 1478. Reste à trouver des projets pertinents pour les exécuter.

Le TIG qu’est-ce que c’est ?
Le travail d’intérêt général, qui va de 20 à 400 heures, est une peine alternative pour des infractions et de petits délits. Le condamné effectue un travail non rémunéré dans l’intérêt collectif, réparant ainsi le tort causé à la communauté. Le TIG favorise l’insertion des personnes éloignées de l’emploi, prévient la récidive et renforce le lien social. Les collectivités locales, établissements publics, associations et entreprises de service public peuvent accueillir les tigistes. Une expérimentation locale inclut également les entreprises de l’économie sociale et solidaire.

“Actuellement, nous avons en Val-de-Marne 69 organismes inscrits (services de l’État, conseil départemental, 3 territoires, 12 communes, 12 associations et 4 entreprises de services publics) offrant 280 places. Avec ces nombreuses mesures, nous devons augmenter et diversifier les offres”, prévient Christophe Taillefond, référent territorial de l’Agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle du Val-de-Marne.

Objectif : “ne pas rompre la scolarité du tigiste ou son parcours d’insertion”, insiste Caroline Lapene directrice territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse en Val-de-Marne. “Il faut pouvoir proposer des postes en soirée, le week-end ou pendant les vacances. C’est important aussi de varier aussi les domaines d’activité.”

Un projet pilote à Villiers-sur-Marne

Dans ce contexte, un projet pilote a vu le jour, à Villiers-sur-Marne, en explorant de nouvelles missions liées au développement durable. La ville et l’association locale DPF ont ainsi composé un parcours d’insertion pour 10 jeunes en service civique, dont 2 tigistes, du 1ᵉʳ juillet au 31 décembre. “C’est un programme sur-mesure pour les former aux écogestes et à la maîtrise énergétique, avec des activités toute la semaine et, le vendredi, une action de médiation auprès des habitants du quartier en politique de la ville”, résume Tarek Ben Mansour, coordonnateur du CLSPD (Conseil Local et Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance).

Basée dans les Hauts-de-Seine, l’association Pikpik Environnement intègre déjà depuis plusieurs années des tigistes à ses actions de sensibilisation aux écogestes. “Certains jeunes viennent faire leurs heures de TIG sans s’intéresser à nos propositions, puis d’autres ont un déclic. Ils veulent approfondir des sujets comme la sobriété numérique, les transports en commun, la lutte contre le gaspillage alimentaire, et cela peut parfois les orienter vers un métier”, témoigne Kamera Vesic, sa directrice.

Pour la justice, les associations environnementales constituent un vivier potentiel de nouveaux organismes à habiliter pour recevoir des tigistes.

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