Les 8 et 9 août prochain, les adeptes de la natation marathon plongeront du Pont Alexandre III, à Paris, pour nager 10 km dans la Seine dans le cadre des Jeux olympiques. À une condition : que le fleuve soit suffisamment propre. C’est dans ce contexte qu’un chantier d’urgence vient a démarré en amont, en Val-de-Marne, où les eaux usées des toilettes de près de 2 000 habitants finissent encore dans la Seine.
Faute de réseau séparatif entre les canalisations des eaux pluviales, et des eaux usées, 1 800 habitants de L’Haÿ-les-Roses et de Chevilly-Larue rejettent ces dernières dans la Seine. À quelques mois des Jeux olympiques, il y a donc urgence à agir. Un chantier a ainsi été lancé en septembre, pour accélérer la mise aux normes de ces habitations via la construction d’un collecteur d’eaux usées. Celui-ci cheminera à 12 mètres de profondeur, sous les rues Paul Hochart et Henri Cretté entre L’Haÿ-les-Roses et Chevilly-Larue. “Le quartier Lallier-Hochart a longtemps été laissé de côté et nous sommes en train de le transformer avec des équipements et des logements, mais il faut aussi créer les infrastructures invisibles“, explique Mélanie Nowak, conseillère départementale déléguée au tourisme et maire-adjointe à la culture de L’Haÿ.
Avant les travaux, les eaux usées partaient via la canalisation d’eaux pluviales Fresnes-Choisy dans la Seine. À la livraison de ce chantier, elles transiteront jusqu’à la station de traitement du Siaap à Valenton par ce nouveau collecteur de 1 500 m de long et de 1,8 m de diamètre intérieur. Un réseau de surface de 1,5 km de canalisation maillera le quartier.
Trois tunneliers au lieu d’un pour aller plus vite
Afin de gagner la course contre-la-montre, le chantier s’appuie non pas sur un mais sur trois micro-tunneliers pour forer le sous-sol. “Le calendrier est très contraint. Nous devons absolument le réussir pour la baignade lors des JO“, motive Chantal Durand, vice-présidente en charge de l’eau, au conseil départemental. La collectivité, maître d’ouvrage du chantier, en a confié la conduite au groupement composé de la société Valentin Environnement, Eiffage et France Travaux. “Quand nous verrons les athlètes olympiques nager dans la Seine cet été, nous pourrons nous dire que c’est un peu grâce à nous“, abonde Corinne Simon, sous-préfète de L’Haÿ-les-Roses.
Baptême des tunneliers
Ce mercredi 10 janvier, élus départementaux et représentants de l’État ont baptisé ensemble ces micro-tunneliers, en leur donnant, comme la tradition de Sainte Barbe l’exige, des prénoms féminins, en l’occurrence ceux des élues départementales Chantal Durand, Patricia Korchef-Lambert et Mélanie Nowak.
Concrètement, six puits vont être créés pour descendre les micro-tunneliers qui doivent entamer le creusement courant février. “Le terrain ne présente pas de difficultés particulières puisqu’il s’agit d’argiles. Les roues des tunneliers peuvent être renforcées en cas de rencontre avec des couches plus résistantes comme le Travertin de Brie (calcaire)”, explique Jean-Pierre Bultieau, l’ingénieur du conseil départemental, qui coordonne les travaux d’assainissement.
Un chantier à 49 millions d’euros
Le chantier se poursuivra au-delà des Jeux, pour une durée totale de deux ans. Le coût global est de 49 millions d’euros cofinancés par l’Agence de l’eau Seine Normandie (30 millions d’euros) et le département (19 millions d’euros). Il s’inscrit dans le cadre d’un plan de modernisation départemental du réseau d’assainissement.
Les Jeux olympiques : un accélérateur de la dépollution des cours d’eau
Si le Val-de-Marne ne conservera pas d’équipements olympiques, de nombreux chantiers d’assainissement ont vu le jour ces dernières années, pour améliorer en amont la qualité des eaux rejetées dans la Seine et dans la Marne, en vue d’y ouvrir de nouveau plusieurs plages. “La baignade dans la Seine et la Marne sera le plus bel héritage de ces jeux“, commente Patricia Korchef-Lambert, vice-présidente du département, déléguée aux sports.
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Un “calendrier très contraint” de plus, et personne pour y avoir pensé avant ? Partir si tard permet de s’attendre à un surcout expansif, pour finir à temps. “Gouverner, c’est prévoir” pourtant, non ?
J’ai souvenir de 2 lignes métro Grand Paris, pas encore commencées, devenues super-prioritaires (ordre du grand chef supreme) pour desservir des sites olympiques. Et ? On creusa à fond à fond, je vous dis pas le surcout, et puis “on” arreta tout à la moitié car “on” n’avait pas le temps de finir avant les JO.
Moralité : aucune. Ah si, restez chez vous (télétravail) pendant les JO.
Et côté Marne, tout est super hygiénique?
Il n’est jamais trop tard pour être propres …
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