Après plusieurs caillassages, le collège Rabelais de Vitry-sur-Seine a subi une intrusion dans la nuit de lundi à mardi. Le personnel a exercé son droit de retrait. Les cours reprennent ce mercredi, mais enseignants et agents demandent une sécurisation de l’établissement.
Entre dégoût et inquiétude, les agents du collège François Rabelais à Vitry-sur-Seine ont découvert mardi matin, vers 6h30 une partie des bureaux saccagés. “Ils ont écrit des messages d’insultes et des menaces sur un tableau, détruits du matériel. Trop c’est trop. La gardienne a fait une crise de panique et a été hospitalisée. Attend-on qu’il y ait un mort pour nous protéger ?“, s’interroge Ramatoulaye Maiga, agent technique. “Sales profs“, “Vous êtes morts“, “NTM”, figuraient parmi les inscriptions.
Une enquête de police est en cours pour élucider cette intrusion. Le ou les auteurs ont brisé une vitre et ont pénétré dans des salles comme le bureau du conseil principal d’éducation, le bureau des surveillants ou un local pour les parents d’élèves. Les intrus ont pris le soin de retourner les caméras de vidéosurveillance pour ne pas être vus. Du matériel informatique a été détérioré mais aucun vol ne semble avoir été commis.
La veille déjà, des vitres ont été brisées. Avant les vacances d’hiver, d’autres incidents de ce type ont eu lieu. La vitre d’une salle de classe a été cassée en pleine journée par un jet de pierre extérieur. Personne ne se trouvait à l’intérieur à ce moment-là. Pour le personnel, la situation s’aggrave faute de réponse. “À l’évidence, il y a une défaillance du système de sécurité du collège et nous nous sentons en danger. Malgré l’émoi, nous étions fortement incités à prendre les élèves ce mardi matin. Or, nous ne sommes pas des robots. Pour l’ensemble du personnel, il y a un danger grave et imminent à faire cours dans ces conditions. Nous avons décidé d’exercer collectivement notre droit de retrait“, indique Andriana Soulele, professeur de musique.
Pour la direction du collège, les cours pouvaient se dérouler sans problème. Un conseiller technique du rectorat a été envoyé dans la matinée pour s’entretenir avec le personnel. Le danger grave et imminent n’a pas été reconnu. Le personnel a alors fait appel au syndicat Sud Éducation 94 qui a également publié une lettre ouverte au rectorat et au département. “Nous n’avons pas besoin de rappeler les obligations de l’employeur quant à la protection des personnels, mais en l’absence de mesures concrètes, nous pourrons estimer que sa responsabilité est engagée. Par ailleurs, nos collègues déplorent l’attitude négative, voire agressive, de la personne représentant l’administration. Il semblerait que des menaces aient été proférées envers nos collègues ainsi que de fausses informations“, cite la lettre ouverte.
Ce mercredi matin, les cours ont repris, mais le personnel reste inquiet, en attente de réponses.
Réaction du conseil départemental
Mercredi soir, le conseil départemental du Val-de-Marne a communiqué ses explications à 94 citoyens. Il confirme avoir été informé en décembre dernier par la principale d’actes de vandalisme impliquant des jets de pierre contre les vitres du collège et les avoir fait remplacer. “Concernant l’incident survenu dans la nuit de lundi à mardi, la procédure habituelle d’astreinte a été suivie. L’alarme s’est déclenchée, et la principale, ainsi que l’équipe d’astreinte ont immédiatement été contactées par la société de télésurveillance. L’équipe de la société de gardiennage s’est rendue sur place pour une levée de doute, et n’a pas relevé de signe d’intrusion. Il convient de préciser que les caméras en place dans le collège fonctionnaient“, précise le cabinet.
Pour répondre aux craintes exprimées par la communauté éducative, le conseil départemental a envoyé un agent de maintenance supplémentaire à l’ouverture du collège pour renforcer la sécurité. “De plus, la brigade de prévention et de protection est intervenue dès ce [mercredi] matin afin d’accompagner et rassurer les élèves et l’équipe enseignante. Elle restera présente les prochains jours, à l’entrée et aux abords de l’établissement, pour assurer une surveillance constante. Le Département tient également à souligner qu’un soutien psychologique a été apporté à l’agente présente lors de l’incident. La santé et le bien-être des équipes étant une priorité absolue“.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.