Durant le mois d’août, l’église Sainte-Colombe de Villejuif se transforme en un lieu d’entraide où l’association Août secours alimentaire apporte soutien et nourriture aux plus démunis. Reportage.
Il est 10h ce mercredi matin à l’église Sainte-Colombe, site de la distribution alimentaire organisée par l’association Août Secours Alimentaire à Villejuif. La distribution aura lieu l’après-midi, mais les bénévoles sont déjà sur le pont pour préparer.
Cette opération, qui a lieu tous les lundis, mercredis et vendredis du mois d’août, est coordonnée avec les bénévoles du diocèse et de la mosquée de Créteil, et se déroule également à l’église Saint-Pierre-du-Lac de cette même ville. Fondée en 1994 par le diacre Pierre Lanne, l’association soutient les personnes en difficulté en Île-de-France pendant l’été, période durant laquelle de nombreuses autres organisations d’aide alimentaire prennent une pause. Devant les grilles, quelques personnes patientent déjà. « Ils sont là depuis 8h30 ! » s’exclame Max, bénévole chez ASA depuis la pandémie de Covid-19.
Une logistique bien huilée pour préparer les denrées
Sont présents dès le matin Jacques Bechet, ancien diacre et responsable de la distribution sur le site de Villejuif depuis 2014 et une vingtaine de bénévoles. Lui et son équipe s’activent déjà. Alors qu’un camion est venu livrer des fruits et légumes frais, Jacques part faire avec Max des « ramassages » dans divers magasins pour récupérer gratuitement des produits invendus avec une date de péremption proche. Quant aux bénévoles, une fois le camion déchargé, direction la salle Christian Roussin, lieu de préparation des colis qui seront distribués l’après-midi. Repas individuels chauds dans des sacs bleus, froids dans des sacs blancs… tout est ordonné. Chaque paquet contient diverses boîtes de conserves, telles que des maquereaux, des lentilles, des pêches au sirop…C’est le moment de « la danse des sacs » : chaque bénévole prend un sac, y glisse les boites et fait passer. L’ambiance est joyeuse. « Que voulez-vous que je chante ! » demande Maryse, bénévole chez ASA depuis 2015, en rigolant. « Rien ! » plaisantent d’autres.
Le mercredi est le « jour des mamans » explique Max. Pour l’occasion, des produits bébés sont également proposés avec des couches et du lait. L’association organise aussi une braderie de vêtements.
Comment l’association se procure-t-elle toutes ces denrées ? « Nous fonctionnons essentiellement avec des dons » indique Jacques Bechet. « Le financement se fait par des particuliers, la région, le département qui nous met à disposition des chèques services mais également la mairie qui nous offrent des barnums et une benne une fois par semaine » poursuit le responsable.
Un repas partagé pour l’équipe
Vers 12h30, il est temps de passer à table, entre bénévoles, avant la distribution. Chacun a préparé un plat à mettre en commun. « N’hésitez pas à vous servir. Ici, vous pouvez tout manger, on partage tout ! » sourit Jocelyne, bénévole depuis trois ans chez ASA. Au menu ce midi : salade de pâtes, riz cuisiné, lentilles, saucisses, poissons et bananes plantains, pâté, fromage, gâteau au yaourt et compote de fruits. « Goûtez ma compote, vous me direz si elle est bonne ! » lance Maryse.
Une distribution fluide et efficace
14 heures. Il y a déjà du monde derrière les grilles. Max fait entrer les bénéficiaires par petits groupes pour ne pas être débordé. Une fois accueillis, ils récupèrent un numéro, se font enregistrer sur un ordinateur et patientent sur des chaises en attendant d’être appelés. Les stands bébés et vêtements sont pris d’assaut. Parmi les bénéficiaires, on trouve une grande majorité de mères de famille avec leurs enfants en plus d’hommes, de retraités et d’étudiants présents en petit nombre.
Une fois appelés, les personnes choisissent leurs produits tout en respectant les quantités qui leur sont attribuées, puis peuvent partager leurs impressions dans un carnet tenu par Jacques à la fin de la distribution. La plupart des retours sont reconnaissants. « Je le lirai après parce que si c’est gentil, je vais pleurer devant vous » lâche Maryse.
1h30 après l’ouverture des grilles, le rythme ralentit. « Maintenant, on accueille environ une dizaine de personnes à chaque bus qui passe donc environ toutes les 5-10 minutes » rapporte Françoise, responsable de la distribution au côté de son mari Jacques, en faisant référence au bus 286 qui dispose d’un arrêt juste à côté. C’est à 16h30, alors que le rythme continue de diminuer, que commence le rangement. Le coin enfant est rangé, certains cartons sont jetés… « Cela nous permet de gagner du temps pour ce soir » révèle Max. Les bénévoles présents depuis ce matin peuvent souffler alors que la cadence de la journée a été particulièrement intense. « Le mercredi, c’est toujours comme ça », confie une bénévole. Ce n’est pas fini pour autant. Dernier jour de distribution pour Août secours alimentaire : ce vendredi 30 août.
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