Villejuif : la démolition du foyer Adoma lance la métamorphose du quartier Dumas

Plusieurs générations de travailleurs migrants se sont succédé dans les petites chambres de la résidence Adoma (ex-Sonacotra) de l’impasse Dumas. Et quelques antennes paraboliques témoignent de la présence relativement récente des derniers occupants. Désormais, la barre a été complètement curée et sera bientôt réduite à l’état de poussière. Les résidents ont été répartis entre plusieurs autres foyers. Pendant trois semaines, un engin de chantier grignotera les murs et les dalles puis un concasseur réduira les gravats pour les envoyer au recyclage.

“Jusqu’à présent, ce quartier était un chaudron, refermé sur lui-même, enclavé entre les autoroutes, les hôpitaux et les châteaux d’eau du Sedif. C’est une opération de renouvellement urbain sans l’Anru. Elle va améliorer les conditions de vie des habitants que l’arrivée de la ligne 14 puis 15 ne chassera pas“, assure le maire, Pierre Garzon (PCF).

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“Avec la disparition du foyer, nous offrirons ainsi une vue sur le parc du 8 mai 1945 depuis l’avenue du président Allende. Le parc sera d’ailleurs étendu à terme“, explique Jules Lasfargue, chargé d’opération pour la Sadev 94.

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Sur l’emprise libérée par le foyer, Logirep (groupe Polylogis) bâtira une résidence de 93 logements pour un montant d’environ 16 millions d’euros, à l’horizon mi-2026. Elle accueillera ainsi les habitants des autres bâtiments du quartier voués à la démolition. Ces opérations à tiroir se déroulent aussi avec des programmes immobiliers livrés hors de la cité, mais dans le périmètre de la Zac Campus Grand Parc nord.

Du 100 % logement social à l’accession

D’ici à la livraison finale du projet, vers 2033-2034, cette cité de 300 logements exclusivement sociaux passera à 370 logements dont 50 % d’accession à la propriété. “Nous proposerons des produits d’accession sociale.”

“Nous faisons l’équivalent d’un programme Anru sans les financements de l’Anru”, poursuit le maire. Concrètement, ce sont donc les plus-values sur les opérations immobilières qui permettent de financer les investissements, dans ce quartier qui est en politique de la ville (QPV).

Le maire promet que les prix resteront maîtrisés. “Avant que nous n’agissions à partir de 2020, nous atteignions 6 500 à 7 000 euros du m², avec notre charte promoteur, nous parvenons à contenir les prix à 4 500 à 5 000 m²“.

Mairie annexe, France Services, école, commerces

Quatre tours emblématiques de la cité, soit 112 logements, vont être réhabilités et résidentialisées (2 rue Dubois, 1 rue Molière, 74-76 rue Grosménil). Le quartier a déjà été doté il y a deux ans d’une mairie annexe qui accueille une Maison France Service. Un groupe scolaire sera également construit entre 2027 et 2029 et les commerces avoisinants devraient déménager au cœur du nouveau quartier.

Du bidonville du passage 60 aux HLM de la Cité Dumas

Aux premiers coups de pelle contre le foyer Adoma, quelques riverains sont sortis pour prendre des photos et vidéos de ce moment. “Ça fait un peu mal au cœur parce que je l’ai vus sortir de terre. Je n’imagine pas ce que je vais ressentir quand ils attaqueront la démolition des autres bâtiments où j’ai presque toujours vécu“, témoigne Maria, un peu nostalgique. Avant de s’installer dans cette nouvelle cité, la sexagénaire a vécu avec sa famille dans le bidonville du “passage 60” démantelé en 1970.

Les quatre acteurs de cette réhabilitation (ville de Villejuif, LogiRep-Polylogis, la Sadev et l’intercommunalité Grand-Orly Seine Bièvre) organisent le 15 mai prochain au parc du 8 mai 1945 un après-midi festif (animations, jeux, ateliers ludiques, petite restauration, manèges) pour célébrer avec la population les deux ans de la signature du protocole de renouvellement urbain.

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Mise à jour le 2/05 à 16h35

Le disposition du bail réel solidaire n’est pas prévu sur le quartier Dumas mais Lebon
💡 Instauré en France depuis 2016, le bail réel solidaire (BRS) permet de dissocier le foncier et le bâti sur une très longue durée. Réservé aux ménages modestes, sous plafond de ressources, il leur permet d’acheter l’appartement tout en louant, pour une somme modique, le terrain sur lequel il est construit. Ce système repose sur un investisseur intermédiaire, un organisme de foncier solidaire (OFS), qui achète le terrain pour le mettre à disposition à faible coût. Ce dispositif vise aussi à limiter la spéculation foncière.