Clap de fin pour la ZAC qui devait transformer le secteur Guérin, situé au sud de Villemomble, en lisière de Rosny-sous-Bois. Depuis 2022, les habitants se mobilisaient contre le projet. Après une dernière concertation le 28 février, le maire (DVD) Jean-Michel Blutteau a annoncé son abandon.
“Le projet de la ZAC Guérin est abandonné, après plus de deux ans d’angoisse et d’incertitude pour une soixantaine de familles… mais le principal est que ce soit fini“, réagit l’association Réussir notre quartier ensemble créée fin 2021 pour s’opposer au projet.
Une ZAC contestée
Cette ZAC devait, selon la mairie de Villemomble, permettre de transformer le quartier pavillonnaire s’étendant autour de la rue du Dr. Guérin en bordure du cimetière municipal. L’objectif était, en particulier, de redimensionner la voirie devenue trop étroite avec la construction de nombreux logements en quelques années. “Vous vous souvenez, les précédents maires de notre commune entre 2017 et 2020 avaient signé des permis de construire qui ont dénaturé votre environnement. En très peu de temps, 350 logements ont vu le jour“, rappelle le maire (DVD) de la commune, Jean-Michel Bluteau, dans un courrier envoyés aux habitants en date du 29 février.
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Lancées en juin 2022 à l’initiative de la municipalité, les études préalables à la création de la ZAC étaient conduites par l’établissement public territorial (EPT) Grand Paris Grand Est. L’Epfif (Établissement public foncier d’Ile-de-France) était pour sa part chargé d’acquérir des parcelles en vue du réaménagement du secteur, retirant de fait la possibilité pour les riverains de vendre « librement » leur bien.
En plus de l’opposition d’une partie des riverains, le projet de ZAC avait créé une crise au sein de la majorité municipale, suite à la publication d’un article dans le magazine municipal. Celui-ci justifiait la création de la ZAC par une “faiblesse structurelle du bassin de rétention“, suscitant l’inquiétude des élus et la convocation d’un conseil municipal extraordinaire en juin 2022.
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Opération déficitaire
La procédure d’étude “a permis la tenue d’une nouvelle phase de concertation qui s’est étalée entre septembre 2022 et juin 2023 avec pas moins de 6 réunions ou ateliers. À l’époque j’ai été très clair, la concertation devait aboutir à un consensus (…)”, rappelle Jean-Michel Bluteau dans son courrier, avant de confirmer l’abandon du projet de ZAC. “Parce qu’une grande partie d’entre vous s’est exprimée contre toute évolution par des constructions supplémentaires dans votre quartier, parce qu’une opération d’aménagement serait financièrement déficitaire sauf à construire plus de logements”, justifie-t-il.
Dans un compte-rendu de la réunion publique du 28 février, publié sur son compte Facebook, l’association Réussir notre quartier ensemble indique, de son côté, que l’arrêt du projet fait “suite à un bilan budgétaire de l’Epfif qui aboutissait à un déficit de 8 millions d’euros (…) Le maire a précisé néanmoins que ce choix d’arrêt du projet venait également du fait que certains riverains (quartier de 20 maisons) refusaient de vendre et que lui, en tant que maire, se refusait d’en arriver à des expropriations“.
La ville a aussi indiqué que les maisons déjà achetées par l’Epfif lui seront rétrocédés et qu’elle pourra les revendre ou les utiliser pour réaliser des équipements. “Le maire a précisé que les riverains qui ont déjà vendu, peuvent, s’ils le désirent, racheter à la mairie au même prix“, rapporte aussi l’association.
Jean-Marc Minetto, élu d’opposition (PS), parle, quant à lui, d’un “fiasco intégral qui coûtera cher à tous les Villemomblois“. “Bilan de cette initiative malheureuse comme tant d’autres actions engagées sans réflexion profonde : 100 000 euros d’études dépensées pour rien dont 50 000 restent à la charge de la municipalité ; l’obligation pour la ville du rachat des maisons déjà cédées à l’établissement public, soit 6 ou 8 maisons ; et enfin l’obligation de céder le terrain, propriété municipale, en bordure du cimetière derrière “l’escarcelle” afin de financer ses rachats alors que ce terrain aurait pu servir à un équipement public de ce nouveau quartier. Et en plus, un promoteur y rajoutera au moins 80 logements, ce dont le quartier n’avait pas besoin“, liste-t-il.
Reste désormais à trouver des solutions aux problèmes de circulation et de stationnement qui caractérise toujours le développement du secteur Guérin.
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