Il y a quelques années, ce témoignage, sans pseudo et à visage découvert, n’aurait sans doute pas eu lieu. Mais, à petit pas, les victimes prennent la parole, car “la honte doit changer de camp”. Milly en a trouvé le courage, quatre ans après.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 2020, deux semaines avant le confinement, la jeune femme de 18 ans se retrouve larguée par ce qu’elle pensait être des amis, en pleine cité des Mordacs, à Champigny. Habitant dans les Deux-Sèvres, elle était partie quelques jours avec eux pour voir la capitale. Dans la cité, un homme attend, emmène Milly dans un local poubelle, où elle sera victime d’un viol collectif. Un peu plus tard, les “amis” récupèrent la jeune femme totalement traumatisée et la larguent en pleine campagne au petit matin, après avoir balancé son téléphone par la fenêtre. En quelques heures, la vie de Milly a basculé dans l’horreur et ne sera plus jamais la même.
Dans son immense malheur, l’adolescente a une chance, sa mère, qui a le réflexe de récupérer ses vêtements pour les planquer dans un sac plastique. Un an plus tard, quand sa fille sera prête à porter plainte, les pièces à conviction seront là. L’ADN de quatre agresseurs est identifié. Une vague d’arrestations sera menée fin 2022. “Les profils des jeunes de Champigny mis en cause pour le viol collectif et la complicité de viol collectif de Milly ont en commun leur extrême jeunesse : trois sur cinq n’avaient pas encore 16 ans à l’époque des faits, tous souffrent d’une scolarité erratique ne dépassant pas le seuil du brevet des collèges, et sont membres de familles précaires qui peinent à les encadrer”, détaille Le Monde.
Le procès est attendu en 2025, au tribunal de Créteil.
Le témoignage de Milly et de sa mère est à lire dans le journal Le Monde.
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