La famille les souhaite dans la plus stricte intimité, sans caméra: les obsèques de Shemseddine, adolescent de 15 ans mort vendredi après avoir été passé à tabac la veille à Viry-Châtillon, auront lieu mardi dans l’Essonne, où l’émotion est toujours vive.
La famille de l’adolescent “a été très touchée par les nombreuses marques de soutien reçues ces derniers jours” et “souhaite vivement que son intimité soit respectée lors de ce moment de recueillement”, a-t-elle annoncé dans un communiqué transmis à l’AFP.
La famille ne veut “la présence d’aucun média” aux obsèques, a-t-elle ajouté.
“Un dispositif sera mis en place afin d’assurer le respect de leur souhait”, a indiqué la préfecture de l’Essonne dans un communiqué.
Une marche blanche sera également organisée vendredi après-midi dans les rues de la ville avant de rejoindre le collège Les Sablons, où était scolarisé Shemseddine, a annoncé le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain, dans une interview accordée à l’AFPTV.
Devant la grille du collège Les Sablons, des passants ont déposé lundi des fleurs, dont de nombreuses roses blanches, et des messages de soutien.
Zivomirka est venue avec deux de ses petits-enfants se recueillir devant l’établissement; très émue, elle veut que la violence “s’arrête” pour que les jeunes ne mènent pas “une vie comme ça”.
Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après la mort de Shemseddine, roué de coups jeudi devant son collège de Viry-Châtillon pour un différend impliquant la soeur de deux d’entre eux, a annoncé le parquet d’Evry.
Deux des mis en cause – un majeur de 20 ans et un mineur – ont été écroués tandis que deux autres mineurs sont incarcérés provisoirement avant un débat contradictoire mercredi, a expliqué le procureur d’Evry Grégoire Dulin dans un communiqué.
Selon les premiers éléments de l’enquête et les déclarations des mis en cause, cités par le procureur, les deux frères ont appris, plusieurs jours auparavant, que “leur soeur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité”.
“Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle. Ils avaient ensuite appris que la victime se vantait de pouvoir librement parler avec leur soeur, n’ayant pas encore eu à subir de pression de leur part”, a ajouté M. Dulin.
“Lâcheté”
“Un adolescent a le droit de parler avec qui il veut, des sujets qu’il veut, tant que ça respecte les uns et les autres”, a réagi M. Vilain auprès de l’AFP, ajoutant qu'”un frère ou une soeur aînée” n’a pas à dicter à ses petits frères et soeurs “la conduite à tenir avec [leurs] copains et [leurs] copines”.
“Les gens sont atterrés par ce qu’il se passe (…), c’est la stupeur de voir comment on peut arriver à ce degré de violence, en plus pour un motif futile”, a ajouté le maire centriste.
“On a aucun honneur quand on vient à quatre pour taper sur quelqu’un, quel qu’il soit, quelle que soit la raison”: c’est de la “lâcheté”, a-t-il insisté.
Dimanche en fin d’après-midi, un autre adolescent de 15 ans a été violemment agressé par plusieurs personnes “en pleine rue” à Viry-Châtillon, a indiqué le parquet, sollicité par l’AFP. Son pronostic vital n’est pas engagé.
Une enquête a été ouverte pour violences aggravées avec préméditation, avec arme et en réunion, a ajouté le ministère public, précisant que “cette affaire n’a pas de lien” avec la mort de Shemseddine.
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