Politique | | 18/04
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Visite parlementaire surprise à l’Office anti-stupéfiants de l’aéroport d’Orly

Visite parlementaire surprise à l’Office anti-stupéfiants de l’aéroport d’Orly © X Savoldelli

Alors que l’aéroport d’Orly fait partie des plaques tournantes du passage de cocaïne en France, les sénateurs communistes Pascal Savoldelli et Ian Brossat ont été voir sur place, ce mercredi Les élus ont exercé leur droit de visite parlementaire des lieux de privation de libertés à l’antenne de l’Office antistupéfiants (Ofast).

Les sénateurs dénoncent des conditions de travail et de détention indignes dans ce service chargé de démanteler les réseaux de trafiquants de stupéfiants. “C’est un mélange d’indignité, à la fois pour ceux mis en détention et pour les agents qui travaillent”, regrette ainsi Pascal Savoldelli, en sortant de préfabriqués faisant office de cellules de garde à vue sommaires. “Je savais que ce lieu existait mais je n’imaginais pas qu’il était à ce point dégradé”, souffle Ian Brossat. 

“Il y a un décalage énorme entre la communication pétaradante du ministère de l’Intérieur qui valorise beaucoup les moyens mis dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et la réalité des locaux dans lesquels on se trouve”, estime ce dernier, faisant référence aux nombreuses communications sur les “opérations place nette”. 

Ce hangar de 200 m2, attenant à des locaux où travaillent les enquêteurs, sert aussi bien de garage à motos, d’emplacement pour les cellules, de toilettes de chantier pour les détenus et de coin repas pour les fonctionnaires de police.

Dans ces cellules utilisées uniquement en journée, “il n’y a pas de douche, pas de ventilation, pas de point d’eau”, détaille Freddy Brossard, secrétaire général du Syndicat national unitaire Intérieur police nationale, montrant également des photos de cadavres de souris. “L’été, l’odeur est pestilentielle“, assure le syndicaliste qui y a travaillé trois ans.

Située dans une zone de fret de la plateforme aéroportuaire, l’antenne qui se veut discrète est composée de douze enquêteurs chargés d’interroger les personnes transportant de la drogue, appelées mules. 

Après être arrêtées par les douaniers à la sortie de leur vol en provenance de la Guyane ou des Antilles, les mules passent d’abord par l’Hôtel-Dieu à Paris pour expulser les ovules de cocaïne avant d’arriver à l’Ofast. “Il n’y a aucune confidentialité en termes de dialogue avec l’avocat ou de secret d’enquête”, développe Freddy Brossard. “Ce ne sont pas des locaux prévus pour une mission de PJ (police judiciaire, ndlr)”. Le syndicat envisage de faire appel à un droit de retrait.

D’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, 27,7 tonnes de cocaïne ont été interceptées en France en 2022, un chiffre multiplié par cinq en dix ans.

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