Le passage de la flamme a fini en garde à vue à Vitry-sur-Seine dimanche 21 juillet. Convoqué au commissariat ce jeudi après une altercation avec la police, un agent de la ville s’est retrouvé en garde à vue pendant 24 heures. La ville a organisé un rassemblement de soutien avant que l’agent soit libéré.
À l’origine de l’altercation, le contrôle policier d’un citoyen vitriot qui portait un drapeau palestinien. “Il y avait d’autres drapeaux, moi j’avais le drapeau palestinien. La police m’a contrôlé pendant une heure. Ils voulaient m’intimider pour que je sorte de la manifestation. À un moment, B. est venu me saluer, mais la police lui a demandé de partir”, témoigne Sabri.
Selon le témoignage du citoyen, le ton monte alors entre le policier et l’agent municipal, en charge des festivités, qui souhaitait comprendre ce qu’il se passait. L’agent est rapidement entouré de plusieurs policiers qui procèdent à son interpellation. Le citoyen tente de filmer la scène. Sur sa vidéo, visionnée par 94 Citoyens, quatre policiers l’encerclent pour l’emmener. Plusieurs agents de police se relaient par ailleurs devant le premier citoyen contrôlé pour occulter l’enregistrement vidéo.
“Cet événement, rassemblant près de 50 000 personnes venues célébrer le sport, la jeunesse et les valeurs de solidarité, s’est déroulé sans incidents notables, à l’exception de cette interpellation. Le collaborateur a été appréhendé de manière brutale par les forces de l’ordre alors qu’il s’approchait d’un habitant en interaction avec la police, celle-ci surveillant avec zèle tout signe en référence à l’État de Palestine. Les accusations d’outrage et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique portées contre lui ne sont pas corroborées par les vidéos et témoignages recueillis. Cette interpellation est incompréhensible et injustifiée pour toutes celles et ceux qui connaissent l’engagement de nos agents municipaux au service du public”, regrette le maire PCF de la ville, Pierre Bell-Lloch.
Relâché dimanche, l’agent municipal était convoqué au commissariat ce jeudi matin. C’est lors de cette convocation qu’il a été mis en garde à vue durant 24 heures. C’est dans ce contexte que la ville a organisé ce vendredi matin deux rassemblements à 10h30 et à 12h, devant le commissariat de Vitry-sur-Seine, pour exiger la libération de l’agent.
“Les enregistrements vidéo transmis aux autorités montrent clairement l’absence de motifs justifiant un maintien en garde à vue de notre collaborateur. Nous exprimons notre incompréhension et nos préoccupations quant aux motivations de cette arrestation”, développe le maire, qui confie être “inquiet de cette répression autour des JO, ressentie comme une atteinte à la liberté d’expression.”
De son côté, le Parquet de Créteil confirme que le commissariat de Vitry-sur-Seine a été saisi d’une enquête pour “outrage, rébellion, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique”, commis le 21 juillet 2024 sur le parcours de la flamme à Vitry-sur-Seine. “Ce placement en garde à vue correspond aux procédures habituelles. C’est précisément l’objet des investigations de faire la lumière sur les faits, notamment par l’exploitations de vidéos”, précise le Parquet.
L’agent a finalement été libéré à 12h30 ce vendredi.
Mise à jour le 1ᵉʳ août : l’agent a été convoqué pour être jugé des chefs d’outrage et rébellion à l’audience du 28 janvier 2025, a précisé le Parquet de Créteil lundi 29 juillet.
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