Depuis le 21 juillet, la boulangerie du 193 avenue Jean Jaurès a dû fermer le rideau à cause d’une inondation. Malgré les alertes répétées du gérant auprès du bailleur 3F, aucune intervention n’a été faite jusqu’à ce vendredi après-midi alors que l’eau continuait à monter. Fours et pétrin risquent de ne plus fonctionner.
“Je suis désespéré et fatigué. Ça fait quatre jours que je ne dors pas. J’ai tout perdu et le bailleur n’a rien fait“, souffle Ferhat Ouchene, gérant d’une boulangerie situé au 193 avenue Jean Jaurès à Aubervilliers. Depuis quatre jours, son laboratoire est inondé, le forçant à fermer son commerce. Ce vendredi midi, l’eau stagnait à plus de à plus de 10 centimètres de haut.

“Je me suis électrocuté. J’ai eu un mois d’ITT“
“Les sols sont endommagés, les fours, le pétrin, les réfrégérateurs… Tout est foutu. J’ai sept salariés. Ils sont forcément démoralisés”, poursuit l’entrepreneur de 30 ans. “C’est une catastrophe“, abonde à ses côtés Karim Téman, l’un de ses deux boulangers. “La nuit du 20 au 21, de l’eau de pluie s’est infiltrée dans le mur et a cassé la faïence. J’ai envoyé des mails avec des photos et des constats au bailleur, Immobilière 3F, que j’ai relancé des dizaines de fois avec insistance. Je suis locataire, il a une responsabilité à assumer“, estime Ferhat Ouchene.
Après s’être arrêtée, l’eau a recommencé à s’écouler le 23 juillet alors qu’il ne pleuvait plus. “Ils ont fini par envoyer un technicien du service d’urgence. Mais, il est arrivé le 24, vers minuit, sans matériel adapté et il est reparti en disant qu’il ne pouvait rien faire et qu’il fallait assainir.” Le gérant a donc sollicité la police municipale. Dans l’empressement, il est descendu dans son laboratoire pour “essayer de sauver du matériel“, mais s’est blessé. “Je me suis électrocuté. Heureusement, la police municipale a fait venir les pompiers qui m’ont emmené aux urgences. J’ai eu un mois d’ITT“, explique-t-il. Veolia, qui est intervenue à la demande des pompiers, a “formellement constaté que la fuite ne provenait pas de la voie publique et que la responsabilité incombe à la commune ou au bailleur“, ajoute Ferhat Ouchene.

“Les intempéries du week-end du 20 juillet ont complètement débordé les équipes et nos prestataires plombiers“
Contacté ce vendredi par Citoyens.com, le groupe Immobilière 3F reconnait “les difficultés endurées par le gérant. Nous comprenons sa situation qui doit être très stressante. Cette inondation est due à l’engorgement de la colonne d’évacuation des eaux de pluies. Nous avons tout de suite pris en compte ses premières alertes. Mais, il faut savoir que les intempéries du week-end du 20 juillet ont complètement débordé les équipes et nos prestataires plombiers”. Le bailleur a finalement dépêché, vendredi à 17:00, un camion de pompage et une société de plomberie “pour assainir, désinfecter et tenter de régler le problème“, indique le groupe.
Des arguments qui peinent à convaincre Ferhat Ouchene. “Il y a clairement un problème d’entretien. Ce n’est pas le premier sinistre que je subis. Le 5 mai, il y avait déjà eu de fortes pluies et l’eau avait déjà refoulé par un regard d’évacuation extérieur qui a manifestement un problème. J’ai payé de ma poche l’intervention d’un hydrocureur à haute pression pour près de 900 euros et des travaux de réparation pour plus de 7 600 euros. Malheureusement, je n’avais pas sollicité mon assurance. Mais rien de concret n’a été fait par le bailleur pour régler le problème“, déplore-t-il. Du côté d’Immobilière 3F, on reste prudent dans l’attente d’un rapport technique qui doit être rendu à l’issue de l’intervention de vendredi dernier.
L’ancien chauffeur de taxi avait vendu sa licence pour se reconvertir
Ancien taxi, le jeune gérant qui vit à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), a vendu sa licence pour reprendre le fonds de commerce en juillet 2024. À l’origine, c’est le confinement, pendant le covid, qui lui a donné l’idée de se reconvertir. “Tout était fermé sauf les boulangeries. Et je suis passionné de pâtisserie, c’est un travail que j’ai toujours voulu faire“, explique-t-il. “J’ai investi plus de 250 000 euros pour ouvrir cette boulangerie et on était sur une belle dynamique avec un chiffre chiffre d’affaires qui a plus que doublé par rapport ce que faisait l’ancienne boulangerie. Les clients sont contents !”
“J’ai peur de ne plus avoir qu’à mettre la clé sous la porte“
Aujourd’hui, Ferhat Ouchene est toutefois très inquiet. “J’ai déjà eu affaire à une fermeture administrative pour mettre aux normes les locaux, notamment au plan de l’électricité. Mais, là, c’est la salubrité qui est en cause. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire ? J’ai peur de ne plus avoir qu’à mettre la clé sous la porte.”
Ilest de bon ton de critiquer les locataires ou titulaire d’un bail commercial, mais les bailleurs qui ne respectent ni la loi ni celles et ceux qui les font vivre sont légion !
Le sacré ‘droit de propriété’ amène beaucoup de gens à se prendre pour un roi de droit divin, et à mépriser les autres …
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