“Ça redémarre”: portée par plusieurs succès français à l’international, la Paris Games Week, plus important salon du jeu vidéo en France, revient ce mercredi 29 octobre dans un nouveau format et fête une industrie qui retrouve le moral.
“C’était la déprime totale. Mais il y a plein de signaux qui montrent que ça redémarre”, observe auprès de l’AFP Romain de Waubert, directeur du studio parisien Amplitude, qui vient de lancer “Endless Legend 2”.
En pleine croissance pendant les années Covid, le jeu vidéo a souffert depuis deux ans d’une baisse des investissements et d’une forte concurrence entre les nouvelles sorties, même si les ventes se sont globalement maintenues.
“Le rythme de destruction d’emplois s’est ralenti et les éditeurs se remettent à signer des jeux”, abonde Laurent Michaud, économiste du secteur, tandis que le président du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) James Rebours observe “un rebond assez important” en France.
L’industrie tricolore a connu plusieurs gros succès cette année, notamment “Clair Obscur: Expedition 33”, premier titre du studio montpelliérain Sandfall vendu à plus de cinq millions d’exemplaires, et “Rematch”, jeu de foot du parisien Sloclap qui revendique plus de six millions de joueurs.
“C’est un signal très positif” qui montre que “la France a toujours la possibilité de faire des jeux à succès”, souligne M. Michaud. Cela devrait “amener de l’investissement dans les boîtes françaises”, veut croire M. de Waubert.
Plusieurs dizaines de studios ont mis la clé sous la porte sur les quelque 550 que compte le pays, estime toutefois M. Michaud, qui s’inquiète également de la santé économique de certains poids lourds comme Ubisoft.
Changement d’échelle
Ce regain de vitalité se retrouvera jusqu’à dimanche au sein des allées de la Paris Games Week, Porte de Versailles, où près d’une quarantaine de jeux français seront présentés au public.
Un rendez-vous présenté comme un “redémarrage” après trois éditions post-Covid “qui ont permis de sauver le salon”, explique Nicolas Vignolles, délégué général du Sell, l’organisateur de l’événement.
Avec comme nouveaux partenaires le groupe Fimalac Entertainment (propriétaire de l’agence artistique Webedia) et le spécialiste de l’organisation de salons GL events, l’édition 2025 “change d’échelle” et “s’élargit à tous les loisirs, que ce soit la musique, les jeux de cartes ou les spectacles”, détaille M. Vignolles.
Raccourcie d’une journée, cette fête du jeu vidéo proposera pour la première fois des soirées concerts, avec notamment les chanteurs Bigflo & Oli et un spectacle autour de la musique de “Clair Obscur”, des animations de streameurs populaires et des compétitions de esport.
“Battlefield” vs “Call of Duty”
Les organisateurs promettent “plus de 150 jeux jouables”, répartis dans deux halls du Parc des expositions.
Parmi les titres les plus attendus : le dernier épisode de la saga Resident Evil, intitulé “Requiem”, “Kirby Air Riders”, jeu de course autour du petit héros rond et rose de Nintendo, ou encore “Call of Duty: Black Ops 7”, nouvel opus de la série de jeux de tir d’Activision.
Prévu le 14 novembre, ce dernier fera face à la concurrence féroce de “Battlefield 6”, son éternel rival qui a connu mi-octobre un lancement record pour la marque avec plus de 7 millions de ventes.
Les trois grands constructeurs de consoles (Microsoft, Nintendo et Sony) seront de la partie, aux côtés des principaux éditeurs de jeux comme Ubisoft, Bandai Namco ou Capcom.
La Paris Games Week, organisée à quelques semaines des fêtes de fin d’année, période cruciale pour les ventes, avait comptabilisé plus de 188 000 entrées l’an passé.
“On vise au moins la même affluence” cette année, affirme M. Vignolles.
Malgré une légère hausse, la fréquentation du salon reste en deçà de l’époque pré-Covid, qui avait réuni jusqu’à 317 000 visiteurs en 2019.
Selon une enquête du Sell publiée en septembre, plus de 40 millions de Français déclarent avoir joué au moins une fois aux jeux vidéo dans l’année, un record.

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