“C’est super de voir Carlos Alcaraz s’entraîner depuis un hôpital” Pendant les qualifications de Roland-Garros, des enfants hospitalisés à l’hôpital Bicêtre (AP-HP) ont vécu la scène comme si ils étaient sur le court de tennis, grâce à un robot qu’ils contrôlaient à distance.
Dans la salle de jeu du service pédiatrique de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, Sambou et Lenny s’installent devant l’ordinateur portable. “On est très heureux de vous accueillir à Roland-Garros”, s’exclame Salim Azouzi à l’écran. Responsable des relations stratégiques chez Awabot, il explique aux deux garçons âgés de 16 et 11 ans que grâce aux flèches du clavier, ils peuvent prendre le contrôle du robot. Aidé d’un dispositif de téléprésence sur roues, équipé d’un écran et d’une caméra, Lenny arpente les allées autour du court Philippe-Chatrier.
“C’est spécial de conduire un robot à distance comme ça, c’est pas tous les jours qu’on fait ça”, se réjouit Lenny. Quand celui-ci s’absente pour un soin, Sambou prend le relais, à peine gêné par la perfusion à son bras droit.
L’élève de seconde, suivi depuis sa naissance dans cet hôpital, “ne connaît que Gaël Monfils”, un Français, en tennis. Mais il observe avec envie l’imposant court central. D’abord intimidé, il sourit quand un groupe d’enfants s’arrête face au robot et échange avec lui.
“Ça les sort vraiment du quotidien très axé hôpital et soin. Pour des patients chroniques qui sont là de manière très fréquente, ça les divertit, ça leur redonne aussi confiance en eux. Voir différents sportifs, c’est inspirant”, souligne Saïda Argoub, auxiliaire de puériculture.
Rejoint par Lilia (10 ans) et Jordy (9 ans), Sambou pénètre dans les coursives du stade Philippe-Chatrier, via le robot. Au détour d’un couloir réservé aux joueurs, les enfants arrivent au bord du court. Alors que plusieurs joueurs se battent pour arracher leur ticket pour le tableau principal sur les courts annexes, Carlos Alcaraz s’entraîne sur le Central.
Coups droits, revers, amorties: les enfants observent attentivement la palette de coups du N.2 mondial espagnol sur leur écran d’ordinateur. “C’est super de voir Carlos Alcaraz s’entraîner depuis un hôpital”, se réjouit Hyacinthe; venue se joindre au groupe. “Moi, c’est ma première fois dans ce service et je ne m’attendais pas à regarder un match de tennis. Là on regarde du tennis, on pilote un robot, c’est super cool!”, savoure la jeune patiente.
Une journée un peu “magique”
Thierry Amand observe Lenny piloter le robot par l’entrebâillement de la porte et se délecte autant que son fils.
“Ça le change de sa journée à l’hôpital, ça apporte un peu de gaieté. Il va pouvoir raconter ça à ses frères qui adorent le tennis”, confie pour sa part le père de Lenny, qui observe la scène depuis la porte. “Cette journée-là, qu’ils pensaient comme les autres, finalement, elle est un peu plus magique”, observe Claire Falguière, hématologue pédiatre.
“Souvent, les soins peuvent être associés à des gestes qui peuvent être douloureux pour les enfants. Le fait de venir et d’avoir une intervention comme celle-là, pour eux, ça rend la journée beaucoup plus facile”, insiste la soignante. “Ils vont repartir non pas en ayant reçu un soin, mais en ayant participé à la visite de Roland-Garros”.
Après deux heures d’immersion, Sambou est de retour dans sa chambre. “Le tournoi de cette année? Je vais le regarder un peu”, assure l’adolescent, l’œil toujours pétillant.
Déployé pour la troisième fois à Roland-Garros, le dispositif l’est aussi régulièrement en Formule 1 ou lors des compétitions internationales de football.
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