Logements | | 14/02
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À Rosny-sous-Bois, le QG de Bison futé se transforme en logements sociaux

À Rosny-sous-Bois, le QG de Bison futé se transforme en logements sociaux © WCC Couteausuisse

Voilà un exemple de transformation de bureaux en logements. À Rosny-sous-Bois, les locaux de l’ancien centre national d’information routière sont réhabilités en foyer de travailleurs migrants.

De 1986 à 2016, l’information routière nationale était centralisée dans ce bâtiment paré de briques et de verre, 2 500m2 et deux étages, à l’architecture typique des années 1980, logé sur les hauteurs de Rosny-sous-Bois. Propriété de l’État, vide depuis plusieurs années, le bâtiment à l’abandon a été racheté par le bailleur social Batigère Habitats Solidaires pour organiser la fermeture du foyer de 300 travailleurs migrants situé juste de l’autre côté de la rue, vétuste et trop peuplé.

“La condition était de créer deux entités distinctes pour ne plus récréer un phénomène communautaire difficilement gérable”, explique Benoît Narcy, directeur des opérations immobilières, lors d’une visite du site organisée par le Conseil d’architecture et d’urbanisme de Seine-Saint-Denis.

À une résidence neuve de 170 logements livrée l’année dernière, en contrebas du foyer existant, viendront donc s’ajouter les locaux de Bison Futé, des bureaux convertis en logements, en adaptant l’existant.

Au milieu de la structure actuellement évidée, une vaste rotonde de béton brut n’est plus surplombée que par des poutres grises décorées de motifs géométriques. Le toit a été enlevé, laissant tomber la pluie à l’intérieur.

“On se trouve dans l’ancien cœur du bâtiment, qui était la salle de contrôle de Bison Futé. Il y avait des écrans, on voyait toutes les cartes de France. Tout autour il y avait des bureaux. Il y avait des stations de radio qui émettaient aussi, avec des studios juste ici”, décrit Gabriel Couturier, de l’agence Canal Architecture, le maître d’œuvre, en pataugeant dans les flaques.

Convertir plutôt que démolir et reconstruire

Ce projet de 12 millions d’euros s’inscrit dans la tendance actuelle de l’architecture contemporaine à convertir l’existant plutôt qu’à démolir pour reconstruire. Un choix aussi motivé par des impératifs économiques et de délais.

“Le sujet est de conserver un peu l’esprit que les architectes d’origine, Ludwik Peretz et Gilbert Delecourt, avaient projeté. On conserve au maximum le bâtiment, donc la grande façade côté nord” sur la rue, défend l’architecte Gabriel Couturier.

La structure du bâtiment va se voir renforcée d’une construction béton poteau-dalle de 500m2 pour permettre une surélévation du bâtiment. Grâce à cet ajout, deux étages de construction bois vont venir se superposer au bâtiment actuel, qui doublera de surface pour passer à 5 200m2.

Du prêt à poser

Sur les 170 logements prévus, la moitié environ proviendra de modules en bois de 17m2, chacun préfabriqué en atelier, directement déposés dans le bâtiment par une grue.

Une méthode qui permet de faire avancer le chantier à la fois sur le site et hors site, représentant un gain de temps significatif. Et permet de préparer les logements des travailleurs migrants dans les conditions plus saines de l’usine de production.

“Toutes les finitions intérieures sont réalisées en atelier. On met dedans la kitchenette, la salle de bain préfabriquée. On met la peinture, le revêtement de sol, tout ce qu’il faut. On ferme la porte et on met ça sur un camion”, décrit Gabriel Couturier.

Une fois l’ex-Bison Futé réaménagé, le foyer historique de travailleurs sera détruit après la répartition de ses occupants entre les deux nouvelles résidences. Feu vert au déménagement attendu pour 2026.

Par Alexandre MARCHAND

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