Grands projets | | 08/02
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À Saint-Denis, la Cité du cinéma commence sa deuxième vie

À Saint-Denis, la Cité du cinéma commence sa deuxième vie © CH

Ciné-club, halle gourmande et expo XXL : le projet de reconversion de la Cité du cinéma veut attirer 300 000 visiteurs par an. Située au cœur du village olympique, elle apparait déjà comme vitrine de la transformation du quartier Pleyel. Explications avec Didier Gouban, président de Seine & Watts, son nouvel exploitant.

Si vous visitez Universal, vous passez devant les studios. Il y a une grande barrière avec des bâches, vous ne pouvez rien voir, mais, la magie opère, vous savez que c’est là que ça se passe. C’est l’idée générale de la Cité du cinéma“, résume Didier Gouban (photo de une). Le projet annoncé ce mercredi par le président de la société Seine & Watts qui exploitera la Cité du cinéma nouvelle version, veut créer un nouveau temple des loisirs à deux pas de Paris grâce à la ligne 14.

300 000 visiteurs par an

L’objectif est ambitieux : accueillir 300 000 visiteurs par an. Grâce à des expositions “mainstream” dans la “tour nord” : au minimum deux par an, comme celles de Star Wars et d’Harry Potter, présentée en 2014 et en 2015, dans la même Cité du cinéma. En proposant aussi des événements thématiques comme des brunch associant le ciné-club et sa salle de 440 places. Ou juste par une offre de “sortie-plaisir” pour “manger ou boire un coup dans le food-court” qui pourra dresser jusqu’à 1 000 couverts les beaux jours avec la terrasse (700 en intérieur). “À la différence, d’autres destinations, l’idée est de réunir tout dans un même lieu. Chacun pourra faire son programme à guise“, décrit Didier Gouban, qui ne rejette pas la comparaison avec la Cité des sciences et de l’industrie “à ses grandes heures“.

© Hopscotch

Le badaud pourra même déambuler dans un large partie de la grande nef de 220 mètres de long où seront installés les anneaux olympiques utilisés au Stade de France pour la cérémonie de clôture. “C’est le plus beau hall d’entrée de France. Il n’a aujourd’hui aucune autre fonction que d’être hall d’entrée et quand vous voyez les perspectives, c’est quand même assez surprenant“, estime Patrick Supiot, directeur général chez Vinci Immobilier, groupe co-propriétaire (12,5%) du foncier avec la Banque des territoires (87,5%). Au programme également : des animations gratuites, et même de grands spectacles comme la nouvelle chorégraphie de la Ville dansée, du Paris Danse Project créé par Benjamin Millepied et Solenne du Haÿs Mascré, annoncée du 5 au 8 juin 2025. Le tout à côté des Studios de Paris où sont tournés films ou des séries à grand succès comme Scènes de ménage ou Emily in Paris.

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On veut continuer à incarner ce rêve de l’imaginaire

Pour faire renaître la Cité du cinéma, la Banque des territoires (filiale de la Caisse des dépôts et consignations) et Vinci immobilier ont signé en novembre dernier, le bail, avec leur nouveau locataire, Seine et Watts, pour une durée de dix ans. Le cinéma reste néanmoins la “colonne vertébrale” du projet de reconversion. L’école de cinéma Louis Lumière et ses 150 étudiants sont revenus avec un bail de six ans. Côté industrie, d’autres sociétés comme la Digital Factory sont aussi restées.

On veut continuer à incarner ce rêve de l’imaginaire“, pitche Didier Gouband. L’expert de l’événementiel connait bien les lieux, pour s’être associé, dès la création de la Cité du cinéma, avec Luc Besson. Il fait tout d’abord référence au “rêve” électrique symbolisé par l’immense bâtiment saumon construit dans les années 1930 pour alimenter le métro parisien. Ensuite, au projet d’un “Hollywood-sur-Seine” qui a pris corps en 2012 dans l’ancienne centrale EDF. Une décennie plus tard, la Cité du cinéma imaginée par le réalisateur de Léon a fait long feu. Il aura fallu attendre les Jeux olympiques pour tourner la page avec le départ d’EuropaCorp, son ancienne société de production cinématographique, passée sous pavillon américain en 2020. Devenu l’épicentre du Village olympique, construit tout autour, le site s’est alors transformé en cantine géante des athlètes. “Cette nef qui a été mise à l’honneur pendant les JO, que le monde entier a vue, il lui fallait une utilisation digne de ce nom”, défend Mathieu Hanotin, le maire (PS) de Saint-Denis.

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Ce sera le cœur battant du village olympique

Les travaux qui doivent commencer “très prochainement“, s’achèveront en avril 2026 espère Didier Gouban. Au total, son projet couvre 12 000 mètres carrés et se chiffre “en millions d’euros“, sans plus de précision. “La première chose que l’on ferra, c’est de faire sauter la barrière“, souligne-t-il, en entrant sur le site. Idem pour “le poste de garde avancé“. “La Cité du cinéma était un objet inconnu des habitants de Saint-Denis, contourné de toutes parts, et qui n’a jamais véritablement participé à la vie de la ville. Cest apparu de façon flagrante lors des Jeux olympiques”, considère Patrick Supiot. Pour Mathieu Hanotin, l’enjeu “était d’abord que ce patrimoine de la ville puisse être rendu aux habitants, aux habitantes, au grand public.” Devant l’esplanade de la Cité du cinéma, les travaux d’un groupe scolaire accolé à grand parc de six hectares ont déjà commencé. “Ce sera le cœur battant du village olympique“, poursuit l’édile qui rappelle que la ville de Saint-Denis veut faire du quartier Pleyel “un grand pôle d’hospitalité en Ile de France” avec 4 000 chambres d’hôtels à terme contre 1 000 aujourd’hui.

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