Développement économique | Ile-de-France | 20/02
Réagir Par

ADP plafonne à la baisse ses investissements dans les aéroports parisiens en 2025

ADP plafonne à la baisse ses investissements dans les aéroports parisiens en 2025 © CD

Le groupe Aéroports de Paris a présenté ses résultats 2024 ce mercredi, en même temps que le nouveau président, Philippe Pascal, était officiellement nommé. Malgré une diminution des bénéfices, le gestionnaire des aéroports parisiens est resté dans les clous de ses objectifs. Pour 2025, les investissements sont maintenus, mais avec des plafonds en diminution.

Malgré un bénéfice net quasiment divisé par deux et une forte hausse de la pression fiscale, le gestionnaire d’aéroports Groupe ADP, tout juste doté d’une nouvelle équipe dirigeante, a atteint ses objectifs financiers annuels en 2024. L’entreprise, détenue majoritairement par l’État, a dégagé en 2024 un bénéfice net en repli de 45,8% à 342 millions d’euros, conséquence d’un effet comptable ponctuel négatif de 330 millions lié à ses activités en Inde, a-t-elle expliqué mercredi dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires a crû de 12,1% sur un an à 6,16 milliards d’euros, un niveau sans précédent, épousant la vigueur du trafic aérien mondial qui a dépassé pour la première fois l’année dernière sa fréquentation de 2019, avant la pandémie de Covid-19. Exploitant des deux premiers aéroports français, Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, ainsi qu’une vingtaine d’autres installations dans le monde, directement ou via des partenaires, ADP a accueilli au total 363,7 millions de passagers en 2024, une hausse de 8,1% sur un an.

À Paris, cette croissance a été plus faible (+3,7%) mais les voyageurs y ont été prodigues, dépensant 32,1 euros par personne dans les boutiques et restaurants des “zones réservées” situées après le passage des contrôles de sécurité, soit 4,9% de plus qu’en 2023.

Lire : Le trafic France métropolitaine continue de diminuer dans les aéroports d’Orly et de Roissy, au profit du train

Il s’agit d’un indicateur suivi par ADP, qui développe sa marque grand public “Extime”, emblématique d’une volonté de monter en gamme.

Sans l’effet comptable et autres éléments exceptionnels, le bénéfice net aurait été de 638 millions d’euros, proche des 631 millions de 2023, a fait valoir ADP. Chez ADP en 2024, a argumenté M. Pascal, “la baisse du résultat net part du groupe s’explique par un effet comptable qui ne se reproduira pas en 2025”. Pour lui, la société “publie encore une fois des résultats financiers robustes”. La baisse du bénéfice, anticipée par les analystes financiers aux avis compilés par Factset et Bloomberg, fera reculer à 3 euros le dividende proposé aux actionnaires au titre de 2024, contre 3,82 l’année précédente.

L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a, lui, progressé de 5,7% à 2,07 milliards d’euros, “malgré l’introduction en 2024 de la taxe sur les infrastructures de transport de longue distance en France”, a noté le nouveau PDG d’ADP, Philippe Pascal, cité dans le communiqué. Cette taxe, qui s’applique aux grands aéroports et aux concessionnaires d’autoroutes pour financer la décarbonation des transports, a pesé à hauteur de 131 millions d’euros en 2024 sur les comptes d’ADP, dont la facture fiscale a augmenté de 55,1% l’année dernière à 411 millions d’euros. En 2025, est par ailleurs prévue une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.

Baisse des investissements

ADP entend “accroître (ses) investissements dans les infrastructures avec une vision de long terme”, indique également le nouveau président. Son entreprise a néanmoins annoncé mercredi réviser en baisse les plafonds de ses dépenses d’investissement cette année à Paris (1 milliard d’euros, soit -200 millions) et à l’échelle mondiale (1,4 milliard, soit -400 millions).

Alors que la dette nette a progressé de 8% entre fin 2023 et fin 2024, à 8,57 milliards d’euros, soit un ratio de dette sur Ebitda de 4,1, ADP vise pour 2025 un levier de 3,5 à 4. Cet élément est scruté par les analystes car il traduit la capacité d’une entreprise à rembourser ses créanciers.

Le nouveau PDG a évoqué parmi ses autres priorités “la sécurisation de la contribution financière des activités à l’international et le développement du modèle Extime, tant à Paris qu’à l’international”.

Philippe Pascal, qui était depuis 2016 directeur général adjoint finances, stratégie et administration d’ADP, a pris mardi la succession d’Augustin de Romanet à la tête de l’entreprise détenue à 50,6% par l’État français. Sa nomination a été officialisée mercredi en Conseil des ministres.

Il a nommé une nouvelle directrice générale déléguée, Justine Coutard, énarque qui était depuis 2020 directrice de l’aéroport d’Orly après avoir dirigé le cabinet du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, actuel garde des Sceaux. Cette dernière est remplacée par Laurence Faure, qui a déjà dirigé plusieurs services de l’aéroport valdemanais.

Lire aussi :

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant