Philippe Pascal, actuellement directeur financier du groupe Aéroports de Paris, devrait être nommé PDG en succession d’Augustin de Romanet, après approbation du Parlement. Portrait.
L’Élysée a annoncé le souhait d’Emmanuel Macron de procéder à cette nomination, par communiqué ce lundi. L’Assemblée nationale et le Sénat devront valider sa candidature à la tête du gestionnaire des aéroports parisiens de Charles-de-Gaulle, Orly et Le Bourget. Propriété à 50,6% de l’État, ADP compte 28 000 employés.
Ce choix était pressenti : le site d’investigation économique L’Informé affirmait déjà, début janvier, qu’un accord avait été trouvé entre l’Élysée et Matignon sur le nom de Philippe Pascal. Deux autres candidats s’étaient manifestés, selon le site : l’ancien directeur financier de Veolia Claude Laruelle et le PDG de TechnicAtome Loïc Rocard.
Philippe Pascal, 53 ans, est un haut fonctionnaire spécialiste de la fiscalité ayant gravi depuis 12 ans les échelons au sein du gestionnaire des aéroports parisiens. Il occupe son poste actuel depuis 2016, aux côtés d’Augustin de Romanet et de l’ancien directeur général Edward Arkwright, devenu début janvier directeur général du promoteur immobilier Altarea.
Titulaire d’une maîtrise de droit public et ancien élève de l’École nationale des impôts, Philippe Pascal a débuté sa carrière à la Direction de la Législation fiscale, avant d’être chargé de mission au cabinet du ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Nommé inspecteur des Finances à compter d’avril 2008, il participe puis pilote différentes missions d’audit et d’évaluation, jusqu’à son entrée chez ADP en 2013.
En mars dernier, le gouvernement avait annoncé qu’Augustin de Romanet, qui s’était dit “disponible” pour un nouveau mandat, serait maintenu dans ses fonctions jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, mais pas renouvelé au-delà. Le président sortant, 63 ans, avait accepté de prolonger son propre intérim de “quelques jours” début 2025, le temps qu’un successeur soit trouvé.
Philippe Pascal sera auditionné par les deux chambres du Parlement. Sa nomination doit enfin être avalisée en Conseil des ministres. ADP, après avoir longtemps été l’enfant chéri de la Bourse grâce à sa très forte rentabilité, a encaissé un coup dur avec l’irruption du Covid-19 en 2020, ne revenant aux bénéfices qu’en 2022 après deux exercices de pertes qui l’ont laissé endetté. ADP a toutefois développé ses participations et concessions à l’étranger, gérant aujourd’hui directement ou indirectement 26 installations aéroportuaires, notamment en Turquie et en Inde, deux marchés dynamiques.
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Évoquée en 2019, une privatisation n’est plus revenue à l’ordre du jour depuis cette crise. Le cours de l’action ADP ne s’est pas remis de la pandémie, évoluant actuellement à environ 110 euros contre 175 début 2020, alors que le secteur aérien doit faire face à d’importants investissements de décarbonation.En Val-de-Marne, la potentielle privatisation du groupe avait fortement mobilisé contre. Les habitants du département avaient ainsi largement contribué à la pétition pour déclencher un référendum pour ou contre la reconnaissance comme service public national de l’exploitation des aéroports de Roissy, Orly et du Bourget.
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