Transports | | 20/11
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Après le départ d’Air France d’Orly, les clients d’affaire habitués de l’aéroport courtisés par les compagnies concurrentes

Après le départ d’Air France d’Orly, les clients d’affaire habitués de l’aéroport courtisés par les compagnies concurrentes © CD

Alors qu’Air France s’apprête à quitter sa base de Paris-Orly, ses passagers “affaires” des lignes intérieures sont courtisés par des compagnies low cost, prêtes à adapter leurs offres pour ces voyageurs réguliers et rentables qui apprécient l’accessibilité de l’aéroport à portée de métro parisien.

Annoncé il y a deux ans, le projet d’Air France de recentrer ses opérations à Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) aux dépens d’Orly sera concrétisé fin mars avec la fin des liaisons vers Nice, Toulouse et Marseille depuis l’aéroport au sud de Paris.

Ces “navettes” consistaient initialement en des rotations toutes les heures, voire moins, de quoi séduire des voyageurs effectuant un séjour d’affaires de quelques heures. Mais elles se sont essoufflées depuis le Covid-19, et Air France avait déjà réduit la voilure.

Les liaisons entre Paris (Orly et CDG) d’une part et Nice, Toulouse et Marseille d’autre part, restent les plus fréquentées du réseau aérien intérieur français. Toutefois, entre 2019 et 2024, le nombre de passagers y a fondu respectivement de 14,9%, 35,9% et 28,2%, une tendance qui se poursuit, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Des professionnels du secteur évoquent même un effondrement de 60% de la clientèle “affaires” sur les lignes aériennes métropolitaines dans la foulée de la crise sanitaire, sur fond de concurrence du train et des visioconférences.

Air France, pour alimenter ses vols vers le reste du monde, maintient des liaisons entre les métropoles régionales et CDG, mais cet aéroport est moins apprécié par les visiteurs de Paris en raison de son éloignement de la capitale plus important qu’Orly, désormais accessible par métro.

Pour les irréductibles des Orly-Nice et Orly-Toulouse, resteront donc deux choix: Transavia, la low cost du groupe Air France-KLM, qui va reprendre les précieux créneaux aéroportuaires d’Air France à Orly, soit 50% des droits totaux de décollage et d’atterrissage, et easyJet. Cette dernière ne dessert pas Marseille, face à un TGV concurrentiel.

Malgré la stabilité des créneaux, cette transition “nous donne des opportunités”, confie à l’AFP Bertrand Godinot, directeur général d’easyJet pour la France et les Pays-Bas, en vantant la présence d’avions basés à Nice, ce qui permet à la compagnie britannique “d’avoir des horaires tôt le matin et tard le soir” dans les deux sens.

Programmes de fidélité

La société, qui a développé des offres pour les professionnels comme l’abonnement “easyJet Plus”, recense une clientèle composée à 38% de passagers d’affaires sur Orly-Nice et 47% sur Orly-Toulouse.

Les voyageurs pour raisons professionnelles “cherchent les horaires, l’efficacité, la performance opérationnelle et la fonctionnalité (…) Vous voulez un avion tôt le matin pour pouvoir avoir une vraie journée de travail”, insiste le dirigeant d’easyJet, qui assure jusqu’à neuf rotations Orly-Nice et sept Orly-Toulouse par jour.

Transavia, qui a déjà repris des lignes intérieures ces dernières années, va déployer huit allers-retours par jour vers Nice et Toulouse au départ d’Orly à partir du 29 mars, et promet de “faire progressivement évoluer son produit afin de répondre aux attentes des clients habitués à emprunter la navette” d’Air France.

Pour ces vols, ainsi que ceux vers Montpellier et Marseille, la compagnie mentionne un “parcours plus fluide” au sol, avec des avions au contact des terminaux, ne nécessitant pas d’emprunter des bus. Elle prévoit aussi un nouveau salon à Orly, réservé aux titulaires d’un billet “Max”, le plus flexible et onéreux de sa gamme.

Le transporteur aux appareils verts et blancs, qui s’est développé grâce au succès des voyages de loisirs vers le bassin méditerranéen, va étoffer les services associés à ces tarifs visant les passagers affaires, notamment via la possibilité de coupe-files et de modifier un billet sans frais.

Du côté d’Air France-KLM, on souligne que Transavia peut aussi capitaliser sur le programme de fidélité du groupe, Flying Blue. Les billets “Max” font gagner le même nombre de points que ceux d’Air France. S’inscrivant en contre, easyJet a récemment proposé une offre commerciale aux membres Flying Blue qui passeraient chez elle.

Les passagers affaires “payent plus cher parce qu’ils réservent plus tard, ils ont un comportement d’achat assez différent” de la clientèle loisirs, remarque M. Godinot. Et un Orly-Nice partant très tôt sera bien plus rempli qu’un appareil décollant à la même heure vers une destination de vacances, observe-t-il.

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