Top départ ce vendredi pour le Festival du livre de Paris, qui a remplacé le Salon du livre. Près de 450 maisons d’édition seront au rendez-vous, dont une trentaine d’éditeurs marocains, et un millier d’auteurs viendront en dédicace. Un univers à découvrir avec une multitude d’événements, moyennant une entrée à 10 euros. Programme.
Après le bruit et la fureur des Salons du livre à Paris Expo Porte de Versailles, qui approchait 200 000 visiteurs à son apogée, deux éditions annulées pour cause de pandémie en 2020 et 2021, le Festival avait pris ses quartiers au Grand Palais éphémère, près de la tour Eiffel, où il plafonnait à un peu plus de 100 000 visiteurs sur trois jours.
Dans le Grand Palais rénové pour les Jeux olympiques, à côté des Champs-Élysées, la jauge pour le public augmente d’un tiers. La dernière venue dans ce lieu remontait à 1993.
Par rapport à l’année précédente, “on espère plus” de visiteurs, dit à l’AFP Vincent Montagne, le président du Syndicat national de l’édition (SNE), l’instance professionnelle qui organise l’événement. Sans donner de prévision, il note l’intérêt du public pour la manifestation, dans un lieu prestigieux et monumental qui, à chaque exposition d’art, affiche rapidement complet.
Par rapport à 2024, “les gens ont réservé plus tôt, et quatre fois plus nombreux. Cela veut dire que le bouche à oreille a été plus puissant”, relève M. Montagne. Le Festival bénéficiera aussi de la venue des scolaires le vendredi, alors qu’en 2024 l’événement se tenait en période de vacances en région parisienne.
Le livre a besoin de cette vitrine, à une époque où il se porte un peu moins bien. Les signaux sur le marché sont plutôt inquiétants, avec des libraires qui constatent une fréquentation modeste et des ventes en ligne qui souffrent apparemment des frais de port obligatoires (3 euros minimum pour les commandes inférieures à 35 euros).
“Repli sur soi”
“Il y a peut-être, dans ces périodes difficiles, des tentations de repli sur soi, quand on ne comprend pas le monde”, commente le président du SNE.
La programmation répond à ce besoin, avec des débats sur des questions d’actualité brûlantes, entre auteurs qui ont publié récemment.
Par exemple, “Fragilité de nos démocraties” vendredi s’interroge sur la montée des mouvements antidémocratiques d’extrême droite, et “Géopolitique: tout commence en mer” samedi s’appuie sur l’association entre le Festival et l’Année de la mer en France.
L’invitation lancée au Maroc consacre le rapprochement entre Rabat et Paris, depuis la reconnaissance en 2024 de la souveraineté du royaume au Sahara occidental, territoire au statut non défini pour l’ONU. Seront présents 38 maisons d’édition et 50 auteurs venus d’un pays qui a donné à la littérature de langue française beaucoup d’auteurs célèbres.
Les deux lauréats marocains du prix Goncourt, Tahar Ben Jelloun (en 1987) et Leïla Slimani (en 2016), participent à des débats, tout comme Abdellah Taïa, prix Décembre 2024.
L’ouverture internationale est jugée capitale par les éditeurs français, dans un marché du livre qui se mondialise et où la vente des droits pour les adaptations audiovisuelles est un enjeu économique vital.
“On retrouve des espaces pour recevoir. Le Grand Palais est beaucoup mieux adapté pour accueillir nos hôtes”, souligne Vincent Montagne.
Prix d’entrée : 10 euros.
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