Police | | 04/06
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Aulnay-sous-Bois : les policiers en colère se rassemblent pour demander des moyens

Aulnay-sous-Bois : les policiers en colère se rassemblent pour demander des moyens © Unité 93

À l’appel du syndicat Unité SGP Police-FO (Un1té), plusieurs policiers se sont rassemblés ce mercredi devant le commissariat d’Aulnay-sous-Bois. Ils revendiquent plus d’effectifs humains, plus de véhicules et d’armements collectifs.

Il en va de l’école, de la santé, de la justice comme de la police. “Ce que vivent nos collègues d’Aulnay-sous-Bois, de Sevran et de tout le département de la Seine-Saint-Denis ne peut plus être toléré“, explique Éric Couvrat, délégué départemental adjoint Unité 93, dans une vidéo diffusée par le syndicat sur les réseaux sociaux. “Si on est là, sur Aulnay, c’est symbolique : il y a eu beaucoup de prises à partie ces dernières semaines à la cité des 3 000, beaucoup de collègues blessés et pour nous c’était intolérable, on ne peut plus laisser passer ça. On a essayé d’interpeller tout le monde. On a vraiment besoin d’un renfort policier ici“, explique le représentant syndical qui fait part aussi d’une situation très compliquée sur le 93” après la victoire du PSG en finale de la coupe d’Europe de football.

Pour rappel, le besoin de moyens pour la police nationale est une demande récurrente dans l’ensemble du département comme sur le territoire de l’intercommunalité Est Ensemble et notamment à Bagnolet, où les élus ont interpellé l’État, dans un rapport en mars 2024, sur son désengagement, entre autres, en matière de sécurité. Le rapport de novembre 2023 des députés Stéphane Peu (PCF) et Christine Decodts (LREM) sur le suivi des politiques publiques en Seine-Saint-Denis, a quant à lui mis en exergue “une augmentation de moyens sans commune mesure avec les chiffres de la délinquance dans le département“.

Lire : Bagnolet réclame un commissariat de police de plein exercice

La DSPAP ordonne, l’Etat exige, mais ne pourvoit plus

Un autre syndicaliste qui a pris la parole lors du rassemblement rapporte des effectifs qui “fondent” et des “brigades exsangues” à Aulnay-sous-Bois comme à Sevran [le commissariat couvre les deux communes soit un bassin de population de 131 000 habitants] pointant “une véritable maltraitance institutionnelle“. Alors que, selon ses propos “les tensions sont constantes, l’insécurité est massive, les besoins immenses“, “les servitudes s’enchaînent : garde statistique, sécurisation des lieux de culte, transfert aux EMJ, mobilisation au stade de France, renforcement imposés sans concertation. La DSPAP [Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne] ordonne, l’Etat exige, mais ne pourvoit plus“, harangue-t-il ses collègues. 

Voir le rapport sur l’évaluation du plan “État plus fort en Seine-Saint-Denis

Des véhicules hors d’usage à la pelle

En ligne de mire, le parc automobile qualifié de “désastre” avec “des véhicules hors d’usage à la pelle, des équipages contraint de se partager une voiture pour trois, des interventions retardées ou annulées faute de moyens roulant.”

Venu soutenir ses troupes, Grégory Joron, le secrétaire national d’Unité SGP Police-FO, reconnaît se prendre “une tartine de réalité” à chaque fois qu’il se déplace sur le terrain. “À Aulnay, on a aujourd’hui deux équipages de police secours et on en a un qui n’aura pas de voiture cet après midi qui va donc aller défendre la République à pied ou en trottinette. C’est l’emblème même de la différence entre les discours politiques extrêmement martiaux à certains moments, qui remercient les collègues, et la réalité du terrain qui est souvent méprisante“, fustige-t-il.

Lire : Caf submergée, pénurie de profs et de policiers… des maires de Seine-Saint-Denis accusent

Aujourd’hui c’est 15 000 faits par an à déplorer sur la commune

Grégory Joron dénonce des “décisions équilibre budgétaires que l’on paye cash sur le terrain“, évoquant une trentaine d’effectifs en moins depuis 2019 pour le territoire d’Aulnay-sous-Bois et Sevran. “C’est dramatique alors qu’on le sait, la délinquance se renforce de manière exponentielle. Aujourd’hui c’est 15 000 faits par an à déplorer sur la commune [d’Aulnay-sous-Bois]. Cette réalité on doit la dénoncer fortement. On doit surtout interpeller pas de manière brutale, pas pour se faire plaisir, pas pour être dans des enjeux électoraux. La sécurité ne doit pas être une variable d’ajustement“, signale-t-il.

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