Au petit matin, par petits groupes en file indienne, des trotteurs foulent la piste du centre d’entraînement de Grosbois. Objectif : se préparer au grand prix d’Amérique. Ambiance.
Tous les jours, les chevaux attelés ou montés, dont de nombreux cracks séjournent dans le plus grand centre d’entraînement de chevaux trotteurs d’Europe, notamment en vue du Prix d’Amérique, à Marolles-en-Brie.
Le “Clairefontaine des courses hippiques” possède quatre pistes d’entraînement, dont un anneau de vitesse et 40 km d’allées cavalières en forêt.
“On n’a pas l’impression qu’il y a surpopulation alors que nous avons actuellement 1 500 chevaux sur le site. Il n’y a pas d’embouteillage aux accès des pistes car il y a 100 hectares de surfaces en sable pour faire trotter les chevaux”, explique Christophe Walazyc, chef de l’établissement du domaine de Grosbois qui s’étend sur 412 hectares.
Soixante-quinze entraîneurs y séjournent durant le meeting d’hiver. Cette année encore les écuries font le plein de résidents à quatre jambes.
“Les pistes avec les grandes lignes droites et les virages relevés permettent aux entraîneurs de travailler beaucoup le fractionné pour le cardio”, détaille-t-il.
Matthieu Abrivard, entraîneur et driver, revient à l’écurie, la séance de la belle alezane est terminée. Le professionnel angevin, âgé de 40 ans, a pris ses quartiers d’hiver à Grosbois cette année encore “pour éviter la fatigue pour lui et ses chevaux et faire des économies de carburant. Car les courses à Vincennes l’hiver c’est quasiment tous les jours“, confie-t-il.
“Le domaine de Grosbois est ce qu’il se fait de mieux pour entraîner mes chevaux.” “Je n’ai pas ces infrastructures à la maison, comme les grandes lignes droites et les allées cavalières en forêt.”
Une dizaine de personnes veillent à l’entretien des pistes pour les rendre confortables pour les chevaux toute l’année quelles que soient les conditions climatiques.
Balnéo, ostéo, véto
Matthieu Abrivard va tenter de qualifier Iguski Sautonne, le fer de lance de son écurie, dans le Prix de Bourgogne le 28 décembre pour se mettre à “rêver” d’Amérique, une course “spéciale” : “La seule course de l’année ou au départ il n’y a pas un bruit, aucun cheval ne bouge, la concentration est extrême.”
Pour inscrire son nom au palmarès de cette course mythique, le futur lauréat devra “être très maniable et pratique”. “Cette course se joue beaucoup au moment du départ. Il faut compter sur un bon déroulement de course”, estime Matthieu Abrivard qui n’a encore jamais gagné le Prix d’Amérique. Son meilleur classement est troisième.
Un Prix d’Amérique, c’est aussi une course de pilote. “On a une préparation mentale similaire à celle d’un pilote de formule 1”, relève-t-il. “Comme eux, on doit prendre les bonnes options. Nous on n’accélère pas, on ne freine pas mais on doit doser l’effort de notre cheval pour ne pas le payer pour finir”, fait-il valoir.
Et pour arriver en forme le jour J, les chevaux font de la balnéo, vont sous les lampes chauffantes pour soulager leur dos, voient un ostéopathe ou encore un vétérinaire dans la clinique privée installée sur le site.
Dans une autre écurie, Keep Going, mange son foin paisiblement dans un filet accroché à la porte de son box, comme ses compagnons d’écurie. Pas de régime de faveur pour l’élève de Mathieu Mottier qui possède déjà son passeport pour l’Amérique.
Keep Going est “hyper maniable et véloce”, “transformé à Grosbois”, affirme le professionnel de 33 ans. Il espère être à l’arrivée du Prix d’Amérique le 25 janvier. Avant, il courra le Prix Tenor de Baune “une course éprouvante” puis “il aura cinq semaines pour se reposer”.
Il est bientôt midi, les chevaux s’excitent dans les boxes, la ration de grain arrive. Matthieu Abrivard, Mathieu Mottier ou encore Benjamin Rochard qui sera associé à Izoard Védaquais dans l’Amérique, partent pour Vincennes en quête de nouvelles victoires.
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