Après 180 ans d’attente, Saint-Denis a inauguré ce vendredi matin le chantier de remontage de la flèche de sa basilique, nécropole des rois de France. 15 228 pierres seront assemblées d’ici 2030 pour la faire culminer à 90 mètres de haut.
Au milieu d’une de journalistes et d’élus, Éric descend de son vélo place Victor Hugo. “Je trouve que c’est un beau symbole pour la ville“, confie-t-il. L’attente de la reconstruction de la flèche de la basilique cathédrale Saint-Denis, nécropole des rois de France, aura duré 180 ans. Pour l’occasion, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a fait le déplacement. “Il n’y a pas plus bel écrin pour un symbole de cohésion“, déclare-t-elle après être montée au sommet de la tour nord où démarre le chantier. “Nous avons mis le dernier coup de ciseau à la première pierre et elle a été posée donc le chantier dernier restitution de la flèche est officiellement démarré“, fait savoir à ses côtés Mathieu Hanotin, le maire (PS) de Saint-Denis et président de l’association Suivez la flèche, maître d’ouvrage du projet.
“On tourne une page de 180 ans“
Au pied de la basilique des tailleurs de pierre s’activent sous les caméras comme Enzo, 18 ans, en première année d’apprentissage de bac professionnel au lycée Camille Claudel à Remiremont dans les Vosges. Le chantier qui restera ouvert au public pour découvrir les métiers d’art, vise aussi à former les apprentis.
“Ce chantier a une importance cruciale pour la ville, d’abord pour sa dimension patrimoniale. On tourne une page de 180 ans. Cette flèche a été démontée pour être remontée, mais cela n’avait jamais été fait. Nous sommes d’autant plus fiers d’avoir réussi que ce projet participe au rayonnement de la ville, mais aussi parce qu’il est fédérateur de toutes les communautés locales, quelque soit leur religion, dans un projet d’avenir qui puise dans les racines de l’histoire de notre pays“, souligne Mathieu Hanotin.
37 millions d’euros
Le projet de remontage de la flèche de la basilique avait été acté en 2016. Pour se rendre compte des dimensions, il faut imaginer la future tour culminer à 90 mètres contre 56 mètres pour la tour de droite. “Mais ce projet était mal parti, sans fin prévue, ce qui ne me paraissait pas acceptable. En 2020 [lors de son élection comme maire de Saint-Denis], on s’est dit : soit on réussit à le faire en dix ans, ce qui est une échelle de temps humaine, soit il ne faut pas le faire parce que c’est un bâtiment qu’il faut respecter qui a des usages“, poursuit l’édile.
Le chantier est donc à la moitié du chemin. Pour le financer, de nombreuses collectivités et mécènes privés ont mis la main à la poche. D’un montant de 37 millions d’euros en incluant le musée, il est bouclé à ce jour à 90%, souligne Mathieu Hanotin. Avec le soutien de Stéphane Bern, l’association Suivez la flèche a également lancé une souscription pour permettre de parrainer l’une des 15 228 pierres avec un coût allant de 15 euros à 4 000 euros.
“Notre-Dame a eu son moment, Saint-Denis a maintenant le sien“
Devant la basilique, Mrg Étienne Guillet, tout juste ordonné évêque de Saint-Denis, souligne l’importance du moment: “cette flèche est un symbole d’élévation et c’est l’occasion de s’émerveiller juste en levant les yeux ciel. Notre-Dame a eu son moment, Saint-Denis a maintenant le sien. Cette cathédrale est un joyau de l’histoire de France. Nous serons toujours d’accueillir des gens très différents !”
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