Dix personnes, dont Mehdi Hornec et son épouse, sont jugés à partir de lundi à Bobigny pour blanchiment et travail dissimulé liés à la vente de métaux dans une déchetterie non agréée de 2017 à 2022, pour un préjudice estimé à 2,8 millions par l’Urssaf.
La société SAS MH Recyclage (ex-SAS Stains Métaux Recyclage) qu’il préside a également été renvoyée devant la 15e chambre correctionnelle.
Durant une semaine, les prévenus seront questionnés sur toute une série de délits commis entre 2017 et 2022 : gestion de déchets sans agrément, blanchiment aggravé, recours ou exécution d’un travail dissimulé…
L’Urssaf a estimé que le préjudice de ces faits s’élève à 2,8 millions d’euros.
L’enquête débute par un contrôle conjoint de l’Agence régionale (ARS), de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee) et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, de l’emploi (Direccte) dans la société alors basée à Stains (Seine-Saint-Denis).
Alors qu’elle avait demandé le retrait de certaines nomenclatures contraignantes, la société, enregistrée comme “installation classée pour la protection de l’environnement“, continuait son activité de collecte de métaux dangereux.
Sans agrément, plusieurs milliers de tonnes de cuivre ont ainsi transité par la déchetterie, d’après une source proche du dossier.
L’hypothèse de vols de métaux a été creusée par les enquêteurs mais à la fin de l’instruction, le délit de recel de vol a été abandonné des poursuites.
Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont exploré les liens financiers entre Mehdi Hornec, sa société et plusieurs familles roumaines et bulgares qui ont perçu plusieurs centaines de milliers voire des millions d’euros pour la vente de métaux ferreux et non ferreux.
Ces personnes exerçaient leur activité de collecte de manière non déclarée et certaines d’entre elles ont acquis des biens à l’étranger.
Les métaux étaient recueillis dans différents département français puis revendus par la société à d’autres entreprises en Suisse, Belgique et aux Pays-Bas.
L’inspection des autorités a également mis au jour des cas de saturnisme infantile. Deux salariés habitaient en effet sur le site avec leur famille, dans des locaux transformés en logement. Une fillette de quelques mois et une autre de plus de deux ans ont présenté une concentration en plomb dans le sang dépassant les seuils.
Mehdi Hornec et son épouse seront aussi jugés pour soumission de plusieurs personnes à des conditions d’hébergement indignes et mise en danger d’autrui.
Le clan Hornec est connu pour regrouper des figures du grand banditisme français. Il a été impliqué dans diverses activités criminelles à partir des années 1990 (braquages, corruption, racket, etc.).
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