Faits divers | | 22/07
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Bobigny : des tags suprémacistes sur la maison du parc Danièle Djamila Amrane-Minne

Bobigny : des tags suprémacistes sur la maison du parc Danièle Djamila Amrane-Minne © CD93

Seulement 15 jours après avoir été baptisée en hommage à Danièle Djamila Amrane-Minne, la façade de la maison du parc départemental de la Bergère, à Bobigny, a été dégradée et recouverte de tags racistes.

Assassin, traitre, honte, terroriste“, peut-on décrypter sur la baie vitrée de la maison du parc de la Bergère. Tracées en blanc les mots sont entrelacées de croix celtiques, symboles récupérés par la frange la plus radicale de l’extrême droite, prônant le supériorité raciste des blancs.

Une activiste du FLN

La structure venait tout juste d’être nommée, le 5 juillet, en hommage à Danièle Djamila Amrane-Minne, une française née à Neuilly-sur-Seine, professeure, écrivaine et poétesse mariée à un algérien et devenue durant la guerre d’Algérie, une résistante des luttes de la décolonisation, militante et activiste du Front de libération nationale (FLN).

Cette désignation avait été choisie dans le cadre d’un plan, lancé en 2022, pour féminiser l’espace public en attribuant à 100 bâtiments départementaux des noms de femmes. “En choisissant la date du 5 juillet, jour de l’indépendance de l’Algérie, nous avons voulu rappeler combien nos histoires sont entremêlées, parfois douloureuses, mais combien elles doivent être portées ensemble, dans une mémoire collective, inclusive et réparatrice. À travers ce nom, nous voulons transmettre son histoire aux générations futures, encourager la connaissance, le dialogue, et avancer vers une réconciliation sincère, qui permette de regarder notre passé colonial en face, pour mieux vivre ensemble aujourd’hui“, avait ainsi déclaré Stéphane Troussel, le président du conseil départemental.

En s’attaquant à cette mémoire, l’extrême droite révèle sa peur de l’Histoire

Une reconnaissance assumée par le département de la Seine-Saint-Denis et qui, manifestement, fait réagir les identitaires. “Ces actes haineux, visant la figure de cette femme engagée, révèlent une volonté délibérée d’effacer une part de notre histoire commune. Le département de la Seine-Saint-Denis les condamne avec la plus grande fermeté. Depuis le 5 juillet dernier, le département a reçu des messages violents à répétition, jusqu’à ces inscriptions ce week-end. Jusqu’où ces partisans d’extrême droite iront-ils ?“, interroge la collectivité qui a déposé plainte. Dans un communiqué, elle réaffirme son choix de dénomination, défendant “à travers elle, “la reconnaissance de l’engagement des femmes dans les luttes de libération, de l’histoire des luttes anticoloniales et des liens complexes entre la France et l’Algérie.”

En Seine-Saint-Denis, d’autres actions ont déjà revendiquées par l’extrême-droite comme Stains, dont le maire avait été menacé par l’Action française et, plus récemment, Saint-Denis dont une exposition à la Basilique des rois de France avait été attaquée.

Lire : L’exposition “Les nouvelles reines” à la basilique Saint-Denis cible d’attaques de l’extrême-droite

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