Qui sera maître jardinier cette année ? Parmi les quatre finalistes de ce prestigieux concours national de paysagistes, la campinoise Eloïse Lorge travaille d’arrache-pied pour composer son “Jardin des possibles”, écolo et poétique. Rencontre avec une passionnée.
Concevoir un jardin de 200 m2 en 4 jours top chrono, voilà l’épreuve finale qui départagera les quatre finalistes du Carré des jardiniers, du 2 au 4 décembre au parc des expositions de Lyon. Ce concours biennal, lancé en 2011 et qui se déroule pendant le salon Paysalia, vise à faire rayonner les métiers du paysage. Le thème cette année : “le jardin des possibles : faites-nous rêver, surprenez vous !” Avant l’étape ultime, l’aventure a démarré il y a un an avec l’appel à candidatures. Dix candidats ont été sélectionnés sur dossier en mars, qui ont été défendre leur projet, maquette à l’appui. Le gagnant sera consacré maître jardinier 2025 et ambassadeur ou ambassadrice de la profession durant les deux années suivantes.
Seule femme, seule représente d’Ile-de-France
Parmi les finalistes cette année, une femme, seule représentante d’Ile-de-France : Eloïse Lorge, 35 ans, actuellement en cours de reprise de l’entreprise de ses parents avec sa sœur, après avoir été faire ses armes dans l’est de la France. Un entrepreneuriat féminin encore minoritaire dans ce secteur qui ne compte que 12% de femmes!
“Nous avons particulièrement développé la création paysagère depuis 7-8 ans”, explique-t-elle. Petits ou grands jardins, terrasses, il s’agit à chaque fois de scénariser, créer des univers, des circulations. “Depuis le Covid, les gens aiment avoir un cocon végétal, avec leur propre univers”, constate-t-elle. “Il y a aussi le souhait de respecter l’écologie, laisser de la place pour le vivant, éviter de bétonner, limiter l’arrosage automatique, garder un espace pour les animaux… Et aussi, avoir un jardin qui ne demande pas trop d’entretien!
Un terrain de jeu pour les paysagistes. “Je pense que chacun a sa propre palette végétale. Moi, je mise souvent sur le feuillage avec une grosse base de persistants aux feuilles de couleurs différentes”, explique celle qui travaille avec l’émission télévisée “Silence ça pousse”.
“Un nouvel équilibre entre l’homme et la nature”
Son projet de Jardin des possibles, elle l’a imaginé en une soirée, autour d’un axe : “un nouvel équilibre entre l’homme et la nature”, avec deux pôles, l’un désertique, symbolisant l’impact d’activités humaines non soucieuses de l’environnement, puis une zone luxuriante, témoin de la vie qui renaît lorsque l’on prend un peu soin de la nature.
“A l’entrée, le visiteur pourra choisir entre trois graines, de Lotus, symbole de paix, de Chêne pour la force et un haricot magique pour le rêve. Il la déposera dans un petit canal et la fera avancer en ouvrant des barrages et en levant des ponts. Chacune de ces étapes correspond à un acte, (trier, réparer un objet électroménager, créer des abris pour animaux, éteindre la lumière…)”, explique Eloïse Lorge.
La friche aride s’achèvera par deux blocs, sortes de friches urbaines. La transition avec le jardin foisonnant de verdure s’ouvrira par un rideau de pluie symbolisant la vie qui jaillit. Différents espaces peupleront ce havre de verdure, comme un banc suspendu.
Le visiteur remettra alors la graine et recevra en échange une fleur qu’il viendra déposer sur un bassin. “A la fin du salon, le bassin sera recouvert de fleurs pour montrer l’impact du collectif.” (image de une)
Pour développer ce jardin merveilleux, la paysagiste disposera de quatre jours en amont du salon. Au total, 5 personnes maximum peuvent monter le jardin, dont un apprenti.
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