Alors qu’un collectif d’associations a édifié une montage de vêtements près du Sénat vendredi, pour inviter le parlement à aller au bout de la loi contre la fast-fashion, le mouvement s’est répliqué partout en France, y compris dans le Val-de-Marne, à Chevilly-Larue.
“Aujourd’hui, le secteur textile représente près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 70 % des vêtements vendus en France sont fabriqués en Asie du Sud-Est, où les travailleuses et travailleurs sont exploitées afin de répondre aux cadences de production infernales, pour des salaires largement en deçà d’un revenu vital. Avec 3,3 milliards d’articles commercialisés en France en 2022, jamais autant de vêtements et de chaussures n’ont été vendus sur le territoire. Ce modèle contribue au déclin structurel du secteur de l’habillement et du textile français, qui a perdu près de 10 000 emplois en un an et plus de 300 000 emplois depuis les années 90”, rappelle le collectif Stop fast-fashion. Ce collectif réunit différentes fédérations et associations, comme le réseau des ressourceries, Zero waste France, Emmaüs, France nature environnement… Les associations réclament le vote au Sénat de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, votée à l’Assemblée nationale début 2024.
Le timing n’a pas été choisi au hasard. La commission aménagement et développement durable du Sénat, qui ne compte aucun parlementaire du Val-de-Marne, doit se réunir ce mercredi 19 mars pour étudier le texte, dont la rapportrice est la sénatrice LR de l’Oise, Sylvie Valente-Le-Hir. C’est dans ce contexte que les associations ont décidé de faire du bruit, pour réclamer que la proposition de loi soit ensuite effectivement inscrite à l’ordre du jour du Sénat pour être votée.
Le collectif rappelle “l’explosion des volumes de vêtements jetés chaque année, souvent de trop mauvaise qualité et rendus trop vite obsolètes pour être réemployés”, constatant que “la part de textiles encore en bon état est ainsi passée de 64 % à 55 % en moins de 10 ans, augmentant la part de pièces destinées au recyclage ou à l’incinération, au détriment du réemploi solidaire.”
A Chevilly-Larue, la ressourcerie L’Ecume des choses a participé au mouvement ce samedi 15 mars, devant ses locaux. “Nous sommes resté toute la journée devant la boutique et avons récolté 126 signatures pour la lettre qui interpelle les sénateurs et sénatrices du val de marne”, indique la directrice de la ressourcerie, Marion Lafon.
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