A partir d’un simple volant de course de rallye, Robert Duchamp et Guy Savatier ont imaginé une manière de piloter beaucoup plus facilement son fauteuil roulant de manière autonome. Rencontre avec les inventeurs sur la Foire de Paris.
Entrepreneur social en Val-de-Marne, Guy Savatier a travaillé avec Robert Duchamp, ancien professeur aux Arts et Métiers., pour créer un kit ajustable sur son fauteuil roulant, grâce à un … volant de course de rallye. Nom de l’invention : le kit main pulse. “C’est la femme de Robert Duchamp, kinésithérapeute, qui a inspiré l’idée car elle ne trouvait pas de solution pour travailler la mobilité avec de très jeunes enfants en fauteuil roulant” explique Guy Savatier.
Démultiplier la force des bras
Concrètement, le volant entraîne les roues du fauteuil en s’appuyant sur la mécanique de poulie, permettant de démultiplier la force. “On a choisi de reprendre la partie atterissante du fauteuil roulant en ajoutant un volant, des roues, un châssis et un système de courroie avec un changement de pignon, qui permet d’adapter la vitesse à la personne et à la maladie. Si le patient à Parkinson, il ne peut pas agripper sa roue, mais pourra faire avancer son fauteuil grâce aux volants à portée de main. Le kit s’adapte à sept pathologies”, développe Guy Savatier.
Freiner en douceur

Le kit a été testé dans les hôpitaux de la Salpêtrière et Rothschild pour être ajusté, et s’adapte désormais à “80% des modèles de fauteuil“, insistent les inventeurs. 11 prototypes sont ainsi sortis depuis 2015, date du début des recherches. Ajustable sur des fauteuils semi-actifs comme des fauteuils plus lourds et encombrants, il est aussi doté d’un système de frein progressif sur l’un des modèles, pour protéger les utilisateurs des anciens systèmes de freinage brusque, pouvant créer des contusions aux épaules avec le temps.
“Notre alternative veut mettre fin à l’assistanat, n’importe qui peut retrouver de la motricité avec ce système.” avance Guy Savatier. Le volant est conçu dans un matériau permettant aux personnes gênées par la chaleur ou la froideur du métal des roues habituelles de ne plus la sentir. On peut aussi rajouter du grip pour les personnes faisant de l’hypersudation, et garder en adhérence. Autant d’innovations ajoutées durant les phases de test, grâce au travail de huit stagiaires de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (Ensam) et de deux ingénieurs permanents.

L’heure est désormais à la commercialisation. “En fonction des investisseurs qui financeront le projet, on devrait tourner autour de 1200 à 1600 € le kit. Une association de Fontenay-sous-Bois / Vincennes donnant des fauteuils roulants aux personnes défavorisées m’a indiqué qu’avec ce kit, elle pourra donner 3 ou 4 fauteuils roulants équipés, là où le coût des fauteuils électriques ne leur permettait que d’en donner 1 ou 2” témoigne l’entrepreneur social. La phase de production devrait commencer à l’été, pour une première commercialisation à l’automne: “la médaille nous permettrait de trouver plus facilement des investisseurs et d’entamer la production. On est confiants, on a 99% de retours positif de nos ergonomes. On espère aider le plus de personnes”.
Les inventeurs concourent dans la catégorie Santé et inclusivité du concours Lépine, dont les résultats seront annoncés cette fin de semaine.
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