Commerce | | 25/04
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Conseils sur Instagram, rencontres dédicaces… à Créteil, la Librairie du Village ne lâche rien pour maintenir la clientèle

Conseils sur Instagram, rencontres dédicaces… à Créteil, la Librairie du Village ne lâche rien pour maintenir la clientèle © Librairie du Village

Alors que les gens se déplacent de moins en moins pour acheter les livres, et pas plus pour de la presse papier, la Librairie du Village de Créteil fait les deux. Pour tenir le cap, la librairie indépendante, tenue par un couple de passionnés (image de une) joue à fond sur le conseil, en rayon comme sur Instagram, et sur les événements. Rencontre avec le cogérant, Olivier Place.

Vous connaissez Xavier Leclerc ? C’est un Kabyle. Et il tient un discours de réconciliation entre la France et l’Algérie. Son message n’est pas du tout dans la rancœur, mais est plein d’empathie et de bienveillance”. Xavier Leclerc, Yasmina Khadra, Agnès Riva,… Autant d’auteurs qu’Olivier Place ne peut s’empêcher d’évoquer le temps de l’entretien. Ce passionné de littérature – qui a travaillé pendant quinze ans chez Flammarion avant de reprendre, avec sa femme Sylvie, le Magpress de Créteil dans le centre village – est aujourd’hui à la tête d’une véritable librairie. Depuis 2023, la Librairie du Village se déploie sur 120 m2. Un déménagement qui a permis d’augmenter l’offre littéraire tout en conservant les linéaires de presse. Même si l’économie de la presse papier est en chute d’année en année. “Sur 2500 titres, on a 95 % de notre chiffre d’affaires presse avec 1000 titres”, confie Olivier Place, qui prévoit de diminuer l’espace dédié à la presse. “Il y a un changement des habitudes, le public de la presse papier est un public plutôt âgé, qui n’est pas remplacé par les nouvelles générations”, explique le libraire.

Le conseil : “notre principale valeur ajoutée en tant que libraire”

Agrandir les rayons littéraires est aussi un choix de cœur pour celui qui défend ses choix de lecture sur Instagram depuis maintenant deux ans. “Ça m’éclate de faire ça” raconte-t-il en montrant ses dernières vidéos, “parfois, les gens me demandent les livres dont j’ai parlé dans mes vidéos, c’est comme ça que je vois qu’il y a un impact. Ils sont en demande de conseil. Je crois en ce que je dis à propos des livres. C’est notre principale valeur ajoutée en tant que libraire !”

Une manière aussi, via les réseaux sociaux, de s’adapter à l’évolution de la société. Depuis sa librairie, Olivier Place cherche à comprendre ces nouveaux rouages de la consommation, notant par exemple des chiffres d’affaires plus importants le vendredi que le samedi, un constat “partagé dans la ville” du reste. “Je participe au prix Maison de la presse. J’y rencontre des confrères de province, eux me disent qu’ils rencontrent des Parisiens tous les dimanches. Il y a un changement des habitudes de consommation, il y a une augmentation du plaisir immatériel à défaut du plaisir matériel.” Pour accompagner ses clients, la librairie propose aussi de la vente en ligne en s’appuyant sur le réseau “leslibraires.fr”.

Baisse de fréquentation de 3%

Avec des rayons fort comme la littérature jeunesse, new romance, les bandes dessinées et les mangas – dont l’engouement fléchit légèrement, la Librairie du Village maintient toutefois un chiffre d’affaires stable depuis le début de l’année malgré une baisse de fréquentation de 3 %, une dizaine de passages en caisse par jour en moins, et autour de 400 clients un “bon samedi”.

© Librairie du Village

À la rencontre du public 

Pour maintenir le lien et partir sans relâche en quête de nouveaux publics, la librairie organise aussi des rencontres dédicace, dans ou hors les murs. “Ces événements sont importants pour fidéliser la clientèle. Il y a toujours 30 ou 40 personnes, ça permet de vendre dans la foulée.” 

La librairie participe aussi au dispositif “Jeunes en librairies”. Porté par la Direction Régionale des Affaires culturelles (DRAC) d’Île-de-France et l’association Paris Librairies, ce dispositif permet de mettre en relation librairie de proximité et établissements scolaires pour échanger autour du métier de libraire et de la chaîne du livre. “Les établissements invitent les libraires de proximité pour parler du métier, de la chaîne du livre, etc. Et en “contrepartie” du temps passé, les jeunes viennent dans la librairie avec leurs classes avec des chèques lire”. D’une valeur de 25 €, ces chèques lire ont permis l’an dernier à 3 900 élèves d’Île-de-France de pouvoir repartir avec les livres qu’ils et elles souhaitent.”80 % des jeunes ne sont jamais venu dans les librairies indépendantes“, souligne Olivier qui intervient dans deux classes chaque année.

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