Une centaine de personnes ont marché du lycée Saint-Exupéry de Créteil jusqu’à la préfecture du Val-de-Marne mercredi après-midi en soutien à une étudiante de BTS, Cynthia, menacée d’expulsion car sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Une mobilisation symbolique, alors que c’est dans cette même préfecture que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a présenté lundi la nouvelle circulaire durcissant les conditions de naturalisation des étrangers.
“J’aimerais ne pas avoir peur à chaque fois que je marche dans la rue, si on me contrôle, du jour au lendemain je dois partir”, confie Cynthia, étudiante de 24 ans en BTS support à l’action managériale.
Arrivée en 2015 de la République démocratique du Congo avec sa mère, elle a d’abord déposé une demande d’asile en 2021. A la suite d’un refus, elle s’est vu notifier une OQTF.
“C’est très injuste, je ne suis pas dangereuse”, regrette celle qui voudrait que sa situation soit “celle d’une fille normale, avec une vie normale en France” et rêve d’un “avenir” dans ce pays.
Avec des camarades de classe et des militants de plusieurs organisations dont le Réseau éducation sans frontières (RESF), elle se mobilise pour obtenir des nouvelles de sa demande de régularisation déposée en mai 2023.
Des “dysfonctionnements qui commencent à faire système”
“Ça nous fait mal au cœur”, souffle Fatou Tandia, 21 ans, camarade de Cynthia. En RDC, “elle sera toute seule, alors qu’ici il y a son environnement, sa famille, l’école, nous ses amis”, renchérit Sadio, 20 ans.
“Le cas de Cynthia est un cas emblématique vu la longueur de sa présence en France”, estime Pablo Krasnopolsky, membre de RESF, qui dénonce des “dysfonctionnements qui commencent à faire système”.
“Il faut que le préfet accepte que des élèves pleinement intégrés, soutenus par les profs et leurs camarades de classe, soient régularisés et puissent poursuivre leur vie ici”, insiste-t-il.
Contactée, la préfecture a confirmé le dépôt de demande de régularisation de Cynthia en mai 2023, “sur laquelle il n’a pas été statué” à ce stade.
Selon cette source, 3 800 dossiers sont en attente de réponse concernant une régularisation.
La préfecture a dit donner la priorité “aux personnes en situation régulière qui viennent demander un renouvellement”.
Selon les associations présentes, une audience concernant ce dossier est prévue à la préfecture fin juin.
Un rendez-vous que la préfecture n’exclut pas d’avancer pour “dialoguer” avec les associations.
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