Klaxons, chansons et les banderoles… à l’initiative de la coordination Mondor, un collectif intersyndical, des soignants en colère ont donné de la voix en faisant des stops dans dix établissements du Val-de-Marne, de Créteil à Gentilly, en passant par Limeil-Brévannes, Villejuif, Fontenay-sous-Bois ou encore Saint-Maurice. Ambiance.
“On passe du pire à mieux que pire, c’est-à-dire moins bien. Les soignants remplacent des collègues épuisés, certains fuient car les conditions sont trop difficiles et vont dans le privé“, regrette Maurice Tarcy, délégué CGT à l’hôpital gériatrique Émile Roux, l’une des premières étapes. “Mais jamais un Ehpad ne remplacera des lits hospitaliers en gériatrie”, insiste Fabien Cohen, porte-parole de la coordination Mondor.
À Créteil, direction l’hôpital Chenevier. “L’équipe est constituée de cinq infirmiers, mais comme on travaille un week-end sur deux, on se retrouve en sous-effectif de base. On bouge les agents d’un service à l’autre, on décale les repos, on réduit les congés”, témoigne l’infirmière Marie Gillet, déléguée CGT. “L’année dernière, on a fermé 20 lits en neurologie faute de médecins. Aujourd’hui, il manque encore des médecins et des patients sont menacés de ne pas être pris en charge.”

Plusieurs élus se sont aussi joints au mouvement, à l’instar de Luc Mboumba (PCF), maire-adjoint de Créteil, qui témoigne de la difficulté à d’avoir un médecin traitant. “Et puis, on propose souvent des dépassements d’honoraires, ce qui entraîne des renoncements aux soins malgré la présence d’institutions importantes. Il faut mettre en place des centres de santé avec tiers payant et équipes pluridisciplinaires”, enjoint l’élu.
“Orly a le plus haut taux de désert médical du département, malgré la création de maisons de santé qui peinent à attirer des médecins. Aujourd’hui, il y a un besoin de solidarité”, témoigne encore une élue d’Orly.
Le député LFI Louis Boyard, est aussi de la partie, présent à Limeil-Brévannes. “ Il y a une fierté d’avoir des gens qui luttent dans sa circonscription“, se réjouit le parlementaire.
“Nous portons des revendications claires : garantir des jours de congés mensuels pour les soignants, arrêter la suppression des week-ends, revoir la grille des salaires, et créer des centres de santé publics, notamment à l’hôpital Chenevier”, résume Fabien Cohen.
Des doléances à porter au ministre
Au terme de cette journée, la coordination Mondor a compilé les témoignages et doléances pour les transmettre au ministère de la Santé, avec le soutien de parlementaires du Val-de-Marne.
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