Dix ans après sa construction, le collège Assia Djebar d’Ivry-sur-Seine va enfin pouvoir ouvrir

“Pollution au mercure : l’ouverture du collège d’Ivry Confluences retardée d’un an”. Tel était le titre de notre premier article sur le sujet, en mai 2015. A l’époque, tous les espoirs étaient encore permis, alors que venaient d’être découvertes des traces de mercure liées à la présence de l’ancienne usine de lampes Philips, dont la cheminée demeure sur site, comme un vestige du passé industriel.

En réalité, ce fut le début d’un long chemin, pavé d’expertises judiciaires pour déterminer les responsabilités, notamment entre l’ancien propriétaire, Philips, et l’aménageur, la Sadev 94, en charge de livrer le collège au département. En parallèle, débutaient des premières travaux d’excavation des terres.

Des années durant, le suspens restait entier quant à l’ouverture à la rentrée suivante, avant qu’un nouveau report ne soit annoncé. Au point de laisser le temps à un autre nouveau collège, Gisèle Halimi, d’ouvrir à Ivry plateau en septembre 2023.

Finalement, après de nouvelles excavations et travaux de dépollution, assorties de visites de conformité, c’est ce vendredi 27 juin 2025 que les clefs ont été officiellement livrées au conseil départemental, a annoncé la collectivité par communiqué ce lundi. Pas question toutefois de rêver à une rentrée en septembre 2025.

“Le département dispose désormais de deux mois pour réaliser un diagnostic contradictoire de l’ensemble du bâtiment et de ses installations techniques, indique le conseil départemental. Une phase de travaux complémentaires, pris en charge par le Département, sera ensuite nécessaire ; cette mise aux normes techniques 2025 d’un établissement resté aux normes 2015 prolongera de plusieurs semaines la date d’ouverture, attendue depuisdix0 ans. Elle sera communément déterminée par le département et l’autorité académique, et annoncée dans les meilleurs délais.”

Le collège Djebar n’est pas le seul à avoir fait les frais de la pollution liée aux anciennes activités. A Vitry-sur-Seine, le collège Josette et Maurice Audin a aussi vu sa construction retardée en raison de la présence d’hydrocarbures, heureusement détectée avant la construction. Tandis qu’à Vincennes, c’est le collège Saint Exupéry qui a dû déménager en urgence après la découverte fortuite, lors de travaux de rénovation, d’une pollution aux solvants chlorés liée à une ancienne fabrique d’œillets métalliques qui officiait à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. La réouverture est désormais envisagée en 2028 et les élèves ont emménagé en attendant dans des constructions provisoires au pied du château.