Tu veux construire à Aubervilliers ? OK mais il faudra aussi investir à Saint-Dizier ! Ce message des maires de Seine-Saint-Denis et de Haute-Marne, adressé il y a un an aux promoteurs, vient de se concrétiser avec une première opération, annoncée à l’occasion du Mipim, la grand-messe cannoise de l’immobilier.
Les deux villes, ainsi que le groupement d’aménageurs public d’Ile-de-France, Grand Paris Aménagement, qui accompagne le projet, ont annoncé lors d’une conférence au Mipim (marché international des professionnels de l’immobilier) avoir retenu le projet du promoteur Pichet, dans le cadre d’un partenariat de solidarité territoriale.
Le but de cette “alliance foncière”, dont la convention a été signée en mai dernier, est d’obliger un promoteur qui lorgne sur un terrain d’Aubervilliers, dont la proximité avec Paris attire fortement, à construire également des logements à Saint-Dizier, ville moyenne dans un département rural.
“Cela fait 30 ans qu’il n’y a pas eu de logement non social neuf construit à Saint-Dizier, car c’est difficile d’attirer des promoteurs”, a défendu Quentin Brière, maire (LR) de cette ville, convaincu que son “territoire ne pourra s’en sortir qu’en faisant des alliances avec d’autres territoires”.
93 logements à Aubervilliers contre 56 à Saint-Dizier
Le projet retenu prévoit la construction de 93 logements à Aubervilliers, qui compte 90 000 habitants et de 56 logements à Saint-Dizier, sous-préfecture de 23 000 habitants.
Entre faiblesse des prix de vente, incertitude sur la présence d’acquéreurs et crise du marché de la construction, certaines villes moyennes attirent de moins en moins les promoteurs.
Le dépôt des permis de construire est prévu dans les prochaines semaines, puis la construction à Aubervilliers ne pourra débuter qu’après le lancement des travaux à Saint-Dizier, le tout pour une livraison complète des deux lots de logements “à horizon 2027”.
“Ce dispositif de solidarité territoriale, sans transfert financier, ne rencontre dans ses principes aucun obstacle juridique, technique et économique, il est duplicable ailleurs en France et pourrait enclencher une nouvelle façon de faire la ville”, estiment les trois parties prenantes, qui vantent la simplicité de cette solution.
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