Justice | | 04/05
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Double enquête de la police et de l’IGPN, après une interpellation lors du tournage d’un clip à Drancy

Double enquête de la police et de l’IGPN, après une interpellation lors du tournage d’un clip à Drancy © CH

Deux personnes ont été mises en examen pour des violences sur des forces de l’ordre vendredi soir à Drancy, intervention lors de laquelle un jeune majeur a été blessé par un tir policier. Deux enquêtes sont en cours, respectivement par la police et l’IGPN.

Vers 20H00 vendredi soir, un équipage de policiers est intervenu dans une rue du quartier de Drancy Avenir sur un rodéo urbain “filmé en vue d’être utilisé pour un clip de rap”, résume le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué de presse. “Plusieurs individus s’interposaient entre les policiers et le conducteur contrôlé”.

“Dans ce contexte de violences, après l’usage d’un pistolet à impulsion électrique et des tirs de sommation en l’air, un fonctionnaire de police ouvrait le feu à l’encontre d’un jeune homme de 19 ans, le blessant à la cuisse. Le fonctionnaire était lui-même blessé en chutant au sol concomitamment”, poursuit le procureur.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et tournée à proximité de la cité Youri Gagarine de Drancy, montre une violente altercation entre deux policiers et plusieurs personnes autour d’une motocross tombée sur la chaussée.

Alors que l’un des policiers, procède à des tirs de sommation avec une arme à feu, les images montrent le policier tomber sur la chaussée en se tenant le bras. Hors champ, un jeune homme en pull rouge est lui blessé par balle. “Ses jours ne sont pas en danger”, a indiqué samedi soir le parquet.

Suite à cette intervention, trois personnes ont été placées en garde à vue dans l’enquête pour violences en réunion sur des personnes dépositaires de l’autorité publique, confiée à la police judiciaire. Deux ont été relâchées dimanche matin, “aucune charge n’ayant pu être retenue à leur encontre”, indique le procureur.

Par ailleurs, “la personne ayant filmé la scène et outragé les policiers a été interpellée” dimanche à 11h40.
“Elle a déjà été condamnée pour violences, rébellion et outrage”, annonce le Parquet. Au total, deux personnes sont donc toujours en garde à vue. “Les intéressés seront déférés ce soir au parquet de Bobigny, en vue d’une ouverture d’une information judiciaire des chefs de :violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en réunion, ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, diffusion d’images relatives à la commission d’atteintes volontaires à l’intégrité physique et outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique.” Dans ce contexte, “des réquisitions aux fins de placement en détention provisoire seront prises.”

Mise à jour du mardi 6 mai : Deux hommes, l’un des auteurs des faits et celui qui a filmé, respectivement pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique avec une incapacité totale de travail inférieure à huit jours, et diffusion d’images de violences et outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les mis en cause ont été incarcérés provisoirement dans l’attente d’une présentation mercredi au juge des libertés et de la détention.

Enquête de l’IGPN suite au tir du policier

Parallèlement, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) est en charge du volet sur l’usage de l’arme à feu par le fonctionnaire de police, ouverte du chef de violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT de plus de huit jours.

“Le jeune homme blessé par le tir du fonctionnaire de police est toujours hospitalisé. Il n’a pas pu être entendu par l’IGPN à ce stade”, précise le procureur.

Un important dispositif policier a été déployé dans les heures suivant les faits dans le quartier, par crainte de violences urbaines, mais la nuit n’a pas connu d’incident notable.

“Rien ne justifie que l’on s’oppose par la violence à un contrôle de police. La justice fera toute la lumière sur les conditions dans lesquelles mes policiers ont dû protéger leur intégrité physique”, a déclaré sur X le préfet de police Laurent Nuñez.

Le député insoumis de la circonscription, Aly Diouara, a appelé samedi dans un communiqué de presse à “la retenue et au respect”, “bien que l’exaspération de la population soit légitime”. Cet épisode illustre “une défiance croissante entre une partie de la population et les forces de l’ordre”, a-t-il estimé.

Mis à jour le 5 mai suite nouveau communiqué du procureur le 4 mai.

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