Economie circulaire | | 12/05
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Economie circulaire des défilés de mode : mode d’emploi à la Réserve des arts de Montreuil

Economie circulaire des défilés de mode : mode d’emploi à la Réserve des arts de Montreuil © SL

De la Fashion Week aux grands spectacles ou événements, la Réserve des arts récupère pas moins de 700 tonnes de matériaux chaque année. L’association, parmi les pionnières de la ressourcerie spécialisée, vient de déménager à Montreuil. Visite.

D’abord installée en bail précaire à Pantin, dans un site appelé à se transformer en écoquartier, La Réserve des art a pris ses quartiers à Montreuil, dans un vaste entrepôt de 5 500 m2.

Sur place, une quinzaine de salariés s’activent à trier, gérer, vendre, et surtout revaloriser les tonnes de matériaux reçues de la part des industries culturelles et créatives partenaires. En 2023, ce sont 742 tonnes de matériaux qui ont été collectées, dont près de la moitié issues des défilés de la Fashion Week. Au total, une trentaine de personnes se répartissent entre l’entrepôt de Montreuil, celui de Marseille et une boutique à Paris, dans le 14e arrondissement.

Née dès 2008, l’association s’est à l’époque inspirée de Materials for the Arts, une structure new-yorkaise de réutilisation. L’objectif est de jeter un pont entre les artistes, les étudiants et les grandes structures événementielles, pour récupérer puis donner une nouvelle vie aux matériaux.

“La valorisation pour réemploi est une prestation de services dimensionnée sur mesure”, explique Lucie Bonafonte, sa porte-parole. Les premiers clients sont les prestataires de scénographies de défilés de mode et décors éphémères des boutiques, qui s’inscrivent ainsi dans l’économie circulaire. Des “valoristes” donnent ensuite une seconde vie aux objets reçus. Près de 90 % des objets récoltés sont ainsi revendus, “quatre à dix fois moins chères que le prix neuf”.

© SL

Former pour éviter les mauvaises pratiques en amont

En 2023, près de 400 tonnes des matériaux recueillis par la Réserve des arts sont venues des Fashion Week de Paris et Milan (recueilli à l’entrepôt de Marseille). Au-delà de maintenir dans le circuit des matériaux utilisés de façon éphémère, la Réserve des arts forme aussi le monde de l’événementiel pour être plus éco-friendly. “Il y a beaucoup d’inertie dans ce secteur. Les enjeux économiques sont énormes dans la mode donc ce n’est pas si évident, mais on essaie de proposer des solutions logistiques. La question, pose Lucie Bonafonte, c’est qu’est-ce qu’on peut faire pour arrêter de faire des scénographies immenses, très gourmandes en matériaux ?” Pour chiffres l’impact, la ressourcerie propose des mesures d’impact, des bilans pour cibler les points à changer, comme par exemple les assemblages de bois avec plein de colle, qui rendent inutilisables les matériaux.

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Fofana, chauffeur à la réserve des arts qui aide sur son temps libre au traitement du cuir

13 000 adhérents

Pour acheter à la Réserve, il faut être adhérent, moyennant huit euros pour les étudiants, un euro pour les étudiants issues des écoles et formations partenaires, et treize euros pour un artiste ou un salarié. Sur les 13 000 adhérents, près de la moitié sont des étudiants attirés par les prix et par la possibilité d’acheter en petite quantité des matériaux qui peuvent coûter cher comme le cuir. “On a beaucoup d’étudiants en mode qui viennent acheter des matériaux chez nous. Ce sont les professionnels de demain !”, insiste Lucie Bonafonte qui incite “les adhérents à imaginer et s’adapter à partir de ce qu’ils trouvent”.

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