À un an des élections municipales, Karine Franclet, la maire (UDI) d’Aubervilliers a annoncé ce vendredi soir qu’elle se met “en retrait temporairement” de ses fonctions pour se reposer.
“Ces derniers mois, j’ai senti une fatigue profonde s’emparer de moi, insidieusement“, écrit Karine Franclet dans une lettre aux habitants diffusée ce vendredi. L’ancienne principale de collège qui a ravi la mairie d’Aubervilliers au PCF en 2020, sous l’étiquette UDI, y fait part de sa décision de “se mettre en retrait temporairement” de ses fonctions “pour prendre soin de moi et retrouver toute l’énergie nécessaire” à sa mission.
“Prendre du temps pour mieux revenir“
L’édile confie avoir ignoré les signes de cette fatigue, pour “avancer coûte que coûte, comme on l’attend d’un élu (…). Persévérer, être toujours présente, toujours combative, toujours à la hauteur. Jusqu’à ce que mes limites s’imposent à moi“, confie-t-elle.
“Ce choix est difficile mais je le fais en conscience. C’est avant tout un choix de responsabilité“, explique-t-elle. “C’est aussi le choix d’une mère. La charge est lourde et il est essentiel, pour moi, comme pour mes enfants, que je puisse prendre du temps. Prendre du temps pour mieux revenir“, ajoute l’édile.
Karine Franclet confirme également rester maire. Dans l’intérim, ajoute-t-elle, “mon équipe municipale, en particulier mon premier adjoint [Pierre Sack], je le sais, poursuivra durant cette période, le travail engagé“.
Divergences dans l’opposition
Dans les rangs de l’opposition, les réactions n’ont pas tardé. “Depuis plusieurs mois, son absence sur les dossiers était flagrante, tout comme sa non-réponse face à nos nombreuses questions sur la gestion courante de la ville“, signale Nabila Djebbari du groupe Aubervilliers en commun. “Au-delà de son retrait, nous ne pouvons pas être gouvernés par intérim, l’épuisement professionnel ne se résout pas en quelques semaines et nécessite une prise en charge longue et le recours à des professionnels“, poursuit-elle, concluant à deux choix possibles : “soit la convocation d’un conseil municipal extraordinaire pour élire un nouveau maire“, soit “l’organisation d’une élection anticipée“.
De son coté, Anthony Daguet, président du groupe communistes, écologistes et citoyens et ancien premier adjoint (PCF) appelle à respecter cette décision. “Je sais que diriger cette ville est humainement difficile. C’est éprouvant. Je l’ai vécu mais surtout j’en ai été le témoin. Tout ceci me rappelle le regretté Pascal Beaudet. Combien de fois avons-nous été les spectateurs impuissants des souffrances qu’il a endurées ? Cela a beaucoup pesé sur sa santé (…). Si la situation devait s’étendre au-delà du raisonnable, d’autres débats devront alors être instruits. Mais nous n’en sommes pas là“, estime-t-il.
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