Transports | Val-de-Marne | 15/12
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En images : le téléphérique Créteil – Villeneuve-Saint-Georges lancé dans la liesse

En images : le téléphérique Créteil – Villeneuve-Saint-Georges lancé dans la liesse © CD

Habitants, représentants d’usagers, pionniers du projet, élus, exploitants…. tout le monde était au rendez-vous ce samedi matin, malgré le temps gris, pour tester les télécabines qui relient désormais Créteil, Valenton, Limeil-Brévannes et Villeneuve-Saint-Georges, enjambant coupures urbaines et dénivelés. Retour en images.

“Le silence” C’est l’une des impressions qui fait consensus parmi les premiers usagers. Rien à voir avec le bruit du RER. Dans les télécabines qui accueillent jusqu’à 10 personnes, on se sent “comme dans une bulle”, voguant au-dessus de la banlieue. Pour les habitués du ski de piste, il y a aussi ce roulement caractéristique quand on arrive en station. La vitesse est lente mais le trajet rapide, qui ne s’embarrasse d’aucun feu rouge. De Créteil Pointe du Lac à Villeneuve-Saint-Georges Villa Nova, il faut compter 18 minutes, le temps de parcourir les 3 stations intermédiaires : Limeil-Brévannes plage bleue, Valenton le Château et la Végétale Fontaine Saint-Martin. Un parcours de 4,5 km. Parfois, la cabine s’arrête quelques dizaines de secondes, le temps de faire entrer un fauteuil roulant.

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Un transport pensé pour les personnes à mobilité réduite

“On aurait souhaité pouvoir entrer et sortir en toute autonomie, sans aide, mais il n’y a pas assez de largeur pour passer avec un fauteuil lorsqu’il y a déjà des passagers”, relève Laurence Devillette, membre d’APF France handicap, croisée dans l’une des premières télécabines menant à l’inauguration, ce samedi matin. Elle a fait partie des usagers consultés en amont de la mise en œuvre du projet. Installée au fond de la télécabine, elle dispose d’un bouton immédiatement à sa portée pour appeler en cas de besoin. Laurence Devillette est rompue aux galères des fauteuils roulants dans les transports. Pas plus tard que cette semaine, en empruntant la ligne 14, la seule 100% accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR), pour aller à Saint-Lazare, elle s’est retrouvée devant un ascenseur en panne et a dû finir son trajet en bus depuis la station suivante.

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En dehors des associations de personnes handicapées, ont aussi été consultées d’autres représentants d’usagers, comme Christine Manuel et Christiane Visconti, de la Coordination régionale des retraités et personnes âgées (Corerpa) qui sont arrivées bien à l’heure pour l’inauguration. “Au début, ils avaient prévu une vitesse plus rapide, ils n’avaient pas pris en compte qu’il y aurait autant de personnes, soit âgées, soit handicapées. On a aussi fait valoir les dames qui avaient des poussettes, les femmes enceintes, les gens avec des béquilles… et ils ont décidé de réduire la vitesse d’exploitation”, apprécie Christine Manuel, installée au premier rang avec un petit chien sur les genoux. Autre point très important aux yeux des deux retraitées, qui ont participé à toutes les étapes de la consultation, allant même jusqu’en Hollande pour tester un service similaire, la présence humaine. “Au départ, ils avaient prévu très peu de présence humaine. Pour nous, c’était très important qu’il y ait du monde dans chaque station.”

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Moins de bouchons ?

Nordine, chauffeur de taxi, fait partie des premiers habitants de Limeil-Brévannes à être monté, avec ses trois enfants impatients de regarder leur ville depuis les airs. “Moi je continuerai de prendre la voiture car c’est mon métier, mais j’espère que cela va désengorger la route car actuellement il faut plus d’une demi-heure pour aller de Limeil à Créteil à cause des bouchons”, témoigne-t-il.

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Briana, étudiante résidente aux Temps durables, tout aussi impatiente de “tester le C1”, se réjouit pour ses copines qui vont à la fac de Créteil, et vont sacrément gagner du temps. Pour elle, ça ne changera pas le quotidien dans l’immédiat, car elle prend le RER pour rejoindre la fac à Paris.

Parcours du combattant

Du côté des élus et anciens élus, qui ont porté le projet depuis près de vingt ans, personne n’a boudé son plaisir ce samedi. “Les premières réflexions remontent à 2007-2008, se souvient Christian Favier, ancien président PCF du conseil départemental. C’est l’ancien maire de Limeil-Brévannes, Jean Rossignol, qui nous avait sollicité sur ce projet, tout en allant voir les maires voisins.”

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Le projet est alors mis en étude par le conseil départemental et le conseil régional. “Le Val-de-Marne a toujours été très moteur sur les transports, de façon transpartisane, c’était aussi le cas avec l’association Orbival (à l’initiative d’un projet de métro sillonnant le Val-de-Marne, repris dans l’actuel tracé de lignes 15 sud et 15 est du futur métro périphérique Grand Paris Express)”, témoigne Jean-Paul Huchon, l’ancien président PS de la région, qui n’a pas manqué non plus ce top départ historique d’un téléphérique en Ile-de-France.

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D’études préliminaires en visites d’autres téléphériques urbains, le projet chemine et est présenté au public en avril 2013. Le début d’une concrétisation et d’un long chemin pour l’insérer dans le paysage, le financer, organiser la consultation publique, avec des habitants impatients et d’autres opposés, obtenir la déclaration d’utilité publique, attribuer le marché, à Doppelmayr, démarrer le chantier, choisir l’exploitant, Transdevdévoiler la première cabine…

“Ouf” a résumé Valérie Pécresse, présidente LR du conseil régional, en guise d’introduction lors de l’inauguration. “Ouf, parce qu’on arrive au bout d’un véritable parcours du combattant”, s’est réjouie la présidente, citant les différents obstacles qui se sont dressés sur le chemin, notamment la question du survol du centre d’entraînement des pompiers à Valenton ou l’inquiétude d’habitants de Créteil.

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138 millions d’euros

Finalement, le projet a été au bout. L’investissement, de 138 millions d’euros, qui reste très nettement inférieur au prix d’un métro, a été porté à 49% par la région, 30% par le département et 21% par l’Union européenne et l’Etat, dans le cadre du plan de relance européen NextGenerationEU.

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Mieux circuler entre villes voisines

“A Valenton, où nous n’avons que quelques lignes de bus et aucun transport ferré, cela permettra de rejoindre Créteil et le métro en 20 minutes, dans un transport totalement écologique, en survolant un paysage qu’on ne voit pas habituellement, se réjouit Métin Yavuz, maire DVD de Valenton. Cela facilitera aussi les flux avec les villes voisines”, apprécie l’élu.

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Une nouvelle étape pour les transports structurants en Val-de-Marne

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“C’est un formidable progrès, en termes d’attractivité, pour les entreprises très performantes du secteur et les habitants du territoire qui était très enclavé”, se réjouit Olivier Capitanio, président LR du Conseil départemental. Après le T9 en 2019, c’est la suite d’une belle série de transports structurants pour le Val-de-Marne. Prochains lancements, “le TZEN 5 entre Paris et Choisy, la ligne 15 Sud du Grand Paris Express, la voie en site propre Altival à l’est, dans le secteur Champigny, Bry, Villiers, Chennevières”, rappelle le président du Val-de-Marne. Avec même un nouveau projet, l’extension de la ligne 18 du Grand Paris Express, vers l’Est dans l’Essonne et dans le Val-de-Marne, d’Orly jusqu’au RER A de Boissy-Saint-Léger, afin de désenclaver le secteur du plateau briard”, détaille Olivier Capitanio. Un projet, porté avec l’Essonne, dont les études ont été prises en charge dans le CPER (Contrat de plan Etat Région).

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Un autre projet de téléphérique à l’étude dans l’ouest parisien

Concernant les autres projets de téléphérique, Valérie Pécresse a rappelé qu’une douzaine de projets avaient été étudiés en Ile-de-France, mais que, actuellement, le seul qui fait l’objet d’études plus poussées est celui qui relierait Vélizy à Pont de Sèvres.

En pratique

Les 105 cabines du Câble 1 circulent de 5h30 à 23h30 en semaine, et jusqu’à 0h30 le week-end. Les cabines se succèdent à un rythme de 30 secondes. L’accès s’effectue avec son passe Navigo ou avec un billet unitaire de 2,05 euros (1, 64 € avec le forfait Liberté +). Le téléphérique Câble 1 prévoit un trafic de 11 000 voyageurs par jour.

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