“Les chiffres sont effrayants” : face à la détérioration de la santé mentale des étudiants ces dix dernières années, le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste, en visite à l’université de Paris Est Créteil (Upec) ce mardi matin, a promis des mesures pour simplifier l’accès aux soins, dont un portail unique.
“Il faut qu’on arrive à organiser un petit peu mieux les choses, mieux coordonner les dispositifs”, estime le ministre face au “foisonnement” dans l’accès aux soins de santé mentale, entre associations et intervenants multiples. Et de souhaiter la mise en place d’un portail multimédia unique qui comprendrait téléphone, emails et messagerie instantanée. “Ce que je demande aujourd’hui au service du ministère et à tous les acteurs c’est de nous proposer des solutions (…) avant la fin de l’année.”
Le ministre a semblé prendre la mesure du problème, notant que les “indicateurs de (mauvaise) santé mentale chez les étudiants ont doublé en 10 ans”, même si les causes en sont encore mal connues.
6 suicides en août et septembre
Un tiers des Français âgés de 11 à 24 ans présente des signes de troubles anxieux ou dépressifs, d’après les résultats préliminaires d’une étude menée par des chercheurs de l’Inserm et de l’Université Paris-Cité. Le réseau des logements étudiants CROUS déplore par ailleurs six suicides sur les seuls mois d’août et septembre cette année.
Précarité, isolement, harcèlement
Si l’isolement des étudiants confinés sur des campus ou enfermés chez eux pendant la pandémie a laissé des traces, “l’effet covid n’explique pas tout”, relève le ministre. Lors de la rencontre avec des acteurs de la santé étudiante à l’Upec, ont été citées la précarité, l’isolement des jeunes éloignés de leurs familles, les violences sexuelles ou le harcèlement.
Interrogé sur la réforme maintes fois repoussée des bourses étudiantes, il a reconnu des problèmes et notamment des “effets de seuil extrêmement violents” dans les revenus qui permettent d’accéder ou non à ces aides, mais admis qu’il n’avait pas, pour l’instant, “de financements pour faire une réforme satisfaisante” dans le budget 2026.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.